La rage interne qu'il ressentait pour le caillou continuait d'exister, nul n'est plus sûr. Mais un gros proverbe disait qu'il ne fallait pas s'attarder et haïr, l'ignorance faisait bien plus mal. De ce fait, il ferma les yeux sur cet élément du décor et serra un peu plus la main qui tenait la sienne. Quelle idée aussi d'avoir mis des cailloux dans la montagne. Ce n'était pas croyable cette idée. Il était persuadé que si les dieux existaient c'était des petits trolls à ce niveau là. Le genre qui hurle sur les jeux et ne supporte pas quand maman dit que c'est l'heure de manger.

M'enfin, il roula des yeux à la phrase du grand dragueur. On aurait pu le croire ennuyé s'il n'avait pas sourit en même temps... C'est bon Genzo, tu as retrouvé ta petite complicité avec le bonze et ça va mieux ? Il lui en fallait si peu pour de nouveau se réjouir. Au final, il en avait rien à foutre de cette mission, il voulait juste s'amuser et passer du temps avec le mec en face de lui. Sérieusement, il devait arrêter de faire semblant d'être un gentil garçon ça ne marchait pas. La dissidence dans son esprit était forte. Une partie de lui voulait vraiment aider, mais l'autre.

L'autre était toujours ce petit enculé, vous savez.

Alors il tira un peu Thadas contre lui pour se mettre bien tout le long de son corps, bassin contre bassin, torse contre torse, lèvres bien trop proches pour des collègues...

« J'adorerai être porté gamin. »

Sa langue passa sur ses lèvres. Il avait même pas cherché à cacher ses pulsions cette fois. Puis il libéra sa main.

« Si tu as vraiment besoin de tes deux mains pour ça, c'est que tu es plus faible que je le pensais... »

Tendancieux, gras, séducteur, la panthère levait presque les fesses à ce niveau là. Mais il n'avait même pas honte pour le coup. C'était la faute du caillou, pas la sienne.

Il mit ses propres mains contre lui-même et les remonta dans un mouvement clairement obsène pour finir par les croiser contre son torse. Certain dirait qu'il puait le gay à plus de kilomètres qu'un cosplayeur de Jojo, d'autres qu'une dragqueen l'avait possédé, et les derniers clameraient que malgré ses 36 ballais il pouvait encore en faire chavirer...

Et pas qu'un peu le bougre.

« J'attends ma bénédiction. » Il redressa le visage vers le ciel, pile de profil avec un sourire amusé. « Je ne bougerai pas d'ici avant. »

Ses pupilles avaient presque fini par bouffer ses iris à la vitesse où il aurait aimer qu'il le bouffe là, ici, maintenant, le plus vite possible putain. Il avait toutes les pensées les moins catholiques possibles qui lui passaient dans le crâne. Franchement, qui était le con qui avait parlé de responsabilité, de mariage ? On s'en battait pas juste un peu les couilles de toutes ses merdes ? Si ses pulsions étaient plus fortes que le reste de sa volonté ce n'était pas si grave non ? Il avait bien le droit à 10 minutes sauvage contre un arbre en lâchant des râles qui allaient faire pleurer des hontes les créatures du coin.

Sans déconner, il avait tellement besoin de ce contact que ça en devenait illégal pour la vie elle-même. Enfermez le, il est un des pires criminels du monde et pas pour ce qu'on pensait putain. Oh merde, qu'est-ce qu'il avait envie d'envoyer foutre la vie juste pour pouvoir... Est-ce qu'il est possible d'avoir un peu de politesse dans cet esprit décomplexé Genzo ? Je n'écrirai pas ça sur un forum tout public bon sang. Puis tes pensées obscènes devraient rester entre ton slip et l'homme en face de toi, pas partagé avec l'univers.

Une chose est putain de sûre, sa voix devait être tout aussi rauque que celle du bonze quand il lui répondit :

« Quel prédateur ? Celui que j'ai devant moi a toujours pas réussi à m'attraper. »

Sa langue passa sur ses lèvres et il se retient de rajouter un mot à cette altercation. Il avait visiblement encore une once de volonté fonctionnelle derrière cet être de passion et de chair. La morale le remercie pour ce temps de répits.

Un soupir lasse sortit de sa bouche et il leva la main vers le ciel avec une magnifique expression de dramaqueen endurcie.

« Oui, oh mon grand prêtre, je vais avancer mon grandiose fessier vers vous ! » Sa main monta un peu plus haut vers les cieux : « Je ne compte pas mourir ici, ni ne me faire mordre par un inconnu ! »

Puis il redescendit brutalement sa main pour la mettre sur celle tenant les rènes de la jument. Ses lèvres affichaient volontairement un sourire félin, déplacé et plein de luxure. Adieu la morale.

« Heureusement, on commence à bien se connaître, hein Thadas ? »

Ses doigts finirent en caresse sur les siens, puis s'évaporèrent alors que le yakuza trottina devant lui avec un léger rire.

Bien-sûr qu'il avait suivi le rythme. Est-ce que ça lui allait ? Absolument pas ? Pourquoi ? Hé bien, pour réduire cela à quelque mot, il avait envie de faire du papa dans papa, de faire monter la Garonne en crue, d'astiquer le goujon, de fouette la mayonnaise...  Enfin, je ne vous ferai pas un dessin, quoi qu'il pourrait bien se vendre, j'en suis persuadé.

Avec un large sourire, il garda cette idée en tête durant le dernier petit tour pour attraper du bois. Sourire qu'il perdit rapidement en voyant la scène devant lui. Qu'est-ce que c'était que... Sans réfléchir, il se mit devant la petite boule rousse derrière lui. Un bâton en main, le plus gros du tas de bois qu'il avait pris juste avant, il tapa fort devant lui en faisant de grands bruits agressifs vers le renard (?). Celui-ci partit en courant de peur et il se tourna rapidement vers celui juste derrière lui.

La pauvre bête avait eu un croc à la patte droite, et plusieurs blessures dont une juste en dessous de l'oeil. Sans réfléchir, il attrapa le gros bâton comme dernière fournée, abandonnant le reste... Par ce qu'il prit de son autre main la petite créature, couinant et essayant de se débattre sans le réussir... Il le mit contre lui, bloquant avec le bâton une partie et une main l'autre.

Il se faisait mordre, mais franchement, rien à foutre. Pourquoi il faisait ça ? C'était la loi de la nature... Surtout dans une forêt aussi belle... naturel, avec des odeurs aussi pures...

C'était pour ça... Il se sentait enfin connecté avec la forêt avec... avec les esprits de la nature. Il ressentait les arbres, il avait en lui chaque brindille, chaque beauté de feuille... Genzo faisait pourtant tout pour ne pas se laisser faire, pour lutter contre cette chose qui le prenait et le retourner...

Pourtant, quand il avait vu une... une des petites choses que sa maman décrivait quand il était jeune... Quand il avait compris dans son regard qu'il devait aidé ce petit renard (?)... Il n'avait pas hésité, c'était la bonne chose à faire.

Arrivé au campement, il abandonna le bâton et regarda Thadas avec le souffle court :

« S-soigner... On doit le soigner Thadas... »

Pourquoi ? Comment ?

Please, ne lui demandez pas, il ne le sait pas mais il le faut.

Il en avait rien à foutre d'avoir frolé la mort. Il avait plus d'inquiétude pour le petit être qu'il avait trouvé. Pourtant quand Thadas lui dit d'aller chercher du bois, il se précipita pour en ramener rapidement, pleins de petits bois, vraiment beaucoup, presque trop. Il ne réfléchissait pas trop. Il pensait à la petite chose, le tenori ?

Il réfléchissait à toute allure. Est-ce qu'il avait un moyen de créer un remède avec ce qu'il avait vu dans la forêt ? Est-ce qu'il pouvait l'apaiser ? Le calmer ?

Puis finalement alors même qu'il avait fini de ramener du bois, il se précipita dans la forêt. Il fouilla un instant dans des herbes, jusqu'à retrouver la fameuse menthe étrange. Il la attrapa d'autres plantes dont il connaissait bien  plus les effets puis les ramena, Il prépara rapidement le feu... le laissant prendre... Il avait bien compris comment faire depuis le temps.

Puis il revient vers l'animal et Thadas.
Il regarda ce qu'il faisait puis décida de sacrifier son propre bol de nourriture pour commencer à préparer ce qu'il avait en tête.

Une fois le tout ajouté avec un peu de sa propre eau... Il le tendit le petit mélange à peine vert. Mentalement, il avait dosé pour que ce soit adapté à un animal. Il en avait fait un très doux anesthésique. Il pouvait remercier ses années en laboratoire. Vraiment, et surtout en expérimentation.

Bien-évidemment, il n'était pas sûr du résultat. Mais il pria.

« Cela devrait calmer sa douleur. »

Cela marchera, il y croyait. On n'avait pas guidé cet animal à lui pour rien. Ses yeux fixèrent ceux de Thadas, on le voyait.

« J'en suis sûr. »

Il lui fit un petit sourire mi-figue mi-raisin.