« I wanna hide the truth, I wanna shelter you
But with the beast inside, there's nowhere we can hide, no matter what we breed, we still are made of greed, this is my kingdom come »

Ça passe, ou ça casse ?

Première victoire, youpi, on avance. Le bonze ne lâcha pas l'ermite du regard, même une fois qu'il fut assis, comme la patte d'un chat qui s'accroche à un habit - scratchouille, pas facile de s'en débarrasser. Il ne montra pas sa légère satisfaction de voir le bourru un peu plus enclin à la discussion, gardant calme et neutralité comme alliées en plus de sa fermeté naturelle afin de frayer petit à petit son chemin dans le crâne du solitaire.

- Comme j’ai dis, j’aimerais bien qu’on aille à l’essentiel

Une lueur amusée passa dans les ambres du religieux, remplacée par un flegme teinté de sérieux. Enfin, ils en arrivaient au vif du sujet, bon sang. "Un premier pas vers l'embrassade des mains pour un bon petit contrat sauvant la mise du temple d'Oorun et celle du môme ayant pété les vases. Mon vieux, je ne connais pas encore ton vrai nom, mais c'est de toi dont j'ai besoin, ceux que je connais d'habitude n'étant pas présents." C'était l'occasion d'une nouvelle rencontre.... Clairement, pour que le chemin fut aussi tortueux pour trouver cet artisan, c'est que les dieux souhaitaient étrangement qu'ils croisent chemins. Serait-ce une bonne rencontre ? Thadas n'en avait pas grand-chose à fiche pour l'instant tant qu'il s'en sort avec des vases bien comme il faut pour les prêtres d'Oorun. C'était Karma qui serait probablement soulagé de savoir ce problème réglé, et il serait loin d'être le seul.




Thadas bougea légèrement ses épaules, toujours le dos droit et le bâton sur les genoux. Comme de coutume, sa voix avait été claire, sans détours et avec un débit maîtrisé. S'il était tranquille, on pouvait sans peine lire du défi dans le "haut qualité" qu'il avait énoncé, sans que ce soit dans l'insolence - c'était très subtil, même pas sûr que le grognon l'ait consciemment remarqué.




"Allez, montre les crocs la bête, montre-moi si ton sale caractère comporte assez de hargne pour effectuer tes tâches avec juste ce qu'il faut de perfectionnisme... Ou en tout cas si tu les mènes jusqu'au bout. Ta détermination, mon bonhomme, c'est ça que je veux voir, même si c'est pour d'abord m'envoyer me faire voir."

Sans jamais aller dans l'insulte ou dans la confrontation, restant en ligne droite mais attentive, Thadas cherchait à accrocher son interlocuteur par ce que son subconscient pourrait considérer comme de la provocation, tout en l'étudiant posément. Il allait droit au but tout en veillant à repérer des signes de retrait de l'ours ; parce que bon, super de l'avoir trouvé, s'il n'a pas de compétences en poterie, c'est un peu foiré cette affaire. Oh, il serait difficile de lire dans le jeu du Grand Prêtre, mais pourtant il est bien présent. Il essayait de mieux cerner l'individu en face de lui, cherchant déjà à voir s'il serait fiable pour une relation professionnelle à longue durée ou non. De toute façon, même si cette affaire était urgente, le haut officier ne l'obligeait à rien - comment le pourrait-il, et à quoi servirait d'étrangler un étalon sauvage avec des rênes dont il n'a pas besoin ? Cet humain a juste besoin d'être un peu apprivoisé pour songer à conclure un marché que Thadas espérerait profitable à tous, c'est tout. Et au mieux, l'apprivoiser sans qu'il ne s'en rende compte. Ce n'est pas comme si Thadas était venu avec de mauvaises intentions, de toute façon, loin de çà.

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Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

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Un pecnot impec'

Haaaaaaa. Intéressant. Donc derrière ses traits brusques et bourrus, il se trouve de la finesse malgré tout ? Thadas aime bien les personnes vives d'esprit. N'empêche, là, il va lui falloir manœuvrer pour à la fois ne pas froisser l'ego de son interlocuteur et affirmer à quel point cette affaire leur serait profitable à tous les deux. Les excuses et les demi-vérités risqueraient de paraître risibles face à ces azurs francs, alors il allait continuer lui aussi sur sa lancée franche. Puisque l'Ours avait dit savoir en effet faire de la poterie, il va falloir qu'il trouve le moyen de le motiver à se ranger à ses côtés dans cette galère. Le brun ne cilla pas, ses ambres toujours droit dans les givres du grognon.




Ingénument, le Grand Prêtre signifiait qu'il avait le coup d’œil et l'expérience de collaborer avec des artisans. "Ce n'est pas avec n'importe qui que tu as affaire là, mon gars."
Il continua de parler tranquillement, redressant son bâton contre son épaule. Le vent s'amusa à chanter finement dans ses anneaux pendant qu'il s'exprimait, à la fois sérieux et serein.




Toujours rester calme et fin, tout en tissant sa partie de la discussion et l'entremêlant avec celle du bonhomme ; il finirait bien par obtenir ce qu'il veut ainsi, non ?

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Verdict final

Le bonze réprima la pulsion victorieuse qui agita ses veines à la réponse de l'artisan. Ce qui n'empêcha pas un sourire de fauve de s'étirer au coin de ses lèvres. Bien, ils avancent petit à petit vers l'objectif final.
À vrai dire, malgré la situation quelque peu pressante, je dois vous dire que derrière tout ça, Thadas éprouvait une profonde satisfaction à faire un tel échange avec l'Ours. Ça peut paraître banal, mais qu'est-ce qu'il aimait mener les choses entre les fils des esprits de chacun ! C'était tout un art, la négociation et la victoire s'ensuivant par l'obtention de ce qu'on convoite. Tel un tapissier ou un sculpteur, il traçait ses lignes en évitant certains points abrupts, appuyant plus ou moins fort sur ses traits, allant du tendre et mielleux au ferme et franc. Il visualisait, touchait très discernement le travail final de toutes ses manutentions, et pourtant, il adaptait toujours son rythme pour ne jamais tomber dans la précipitation afin de ne pas faire d'erreurs, se régalant d'avance de réussir et de pouvoir contempler avec une fierté intérieure ses accomplissements.
Perfectionniste, méticuleux, rigoureux, lui aussi était un artiste, à sa façon. Un artiste qui aime le pragmatisme quand il s'agit d'être efficace.




Cinq comme les cinq sens, cinq comme symbole de puissance, celui qui tire vers le haut. Le Grand Prêtre sortit lesdits plans du revêtement droit de son haut pour les tendre vers le marginal, le regardant toujours calmement dans les yeux.




Le tigre battait tranquillement de la queue en plissant ses yeux ronds, attendant le verdict final de l'ursidé... Il adorait conclure des affaires. Peut-être aurait-il fini Grand Marchand au lieu de Grand Prêtre si son chemin avait pris une autre déviation, quelques décennies plus tôt. Franchement, il s'en porte tout aussi bien - tant qu'il est utile à sa matrie et qu'il prend son boulot à cœur, pas vrai ?

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Bonne affaire

Thadas s'humecta les lèvres, penché en se tenant le menton, réfléchissant et suivant avec un regard vif après avoir expliqué plus en détail ce qu'il attendait du marginal.
Hmmm. Si le résultat résonnait avec ses attentes, il vient de faire une sacrée bonne affaire dites donc. Comme quoi ça a du bon d'aller chercher des ours gronchons (oui, grincheux ET ronchons) dans un coin totalement paumé dans la forêt, de temps à autre. Sortir de sa bulle de confort en quelque sorte ! Avec en prime la rencontre d'un esprit aussi acéré que le sien, c'est-y pas beau. Les dieux sont vraiment de sages êtres pour l'avoir guidé ici.... surtout quand c'est dans leurs intérêts, hein. Le haut bonze leur en était quand même reconnaissant, parce que son métier auprès des ijobiens lui est précieux. Les rites permettent en général de communiquer des bonnes ondes, et les bonnes ondes, ça fait toujours du bien au moral et in/directement à la santé. Voir des gens détendus et souriants, ça fait chaud au cœur et à l'orgueil professionnel - rien à voir avec une ambiance électrique où chacun est prêt à bouffer son voisin parce que sa gueule ne lui revient pas -... Bon clairement, l'Ours était plutôt à l'opposé de cet acte d'ivoire, mais il paraissait déjà plus détendu que lorsqu'il s'acharnait sur quelques pauvres morceaux de bois (paix à leurs âmes).

Le Grand Prêtre se caressa la barbe en acquiesçant aux dernières paroles de l'artisan, et un sourire s'étira au coin de ses lèvres, sincère.




C'était un sacré premier échange tout de même, ça serait triste qu'il ne parte sans connaître le nom de son "sauveur". Que la victoire soit totale !


- En tout cas, ce qui est sûr c'est que t'avais déjà un sacré bon caractère de merde mon vieux.  , pouffa grassement le religieux, adossé à sa chaise. Il caressa le bout de sa barbe, les yeux légèrement rieurs. Je t'avoue que je m'attendais à tout instant à ce que tu m'envoies chier lors de ce premier échange. J'avais limite l'impression de négocier avec la progéniture cachée d'Umpheki, hah, c'est te dire.

Sauf qu'avec Umpheki, on ne négocie pas. Thadas était bien curieux de connaître son taux de pourcentage de réussite à mener cette première rencontre vers ce qui avait été leur première affaire de conclue.
Ça lui faisait du bien de repenser à ces scènes du passé - c'est fou comme notre propre vie peut parfois nous paraître comme un feuilleton qu'on peut se mater quand et où l'on veut.
Le brun expira un nouveau rire, et tout en avançant un coquillage sur la table pour une boisson-cadeau pour son comparse :

- Je crois que je me souviendrai toujours de quand t'as rencontré les prêtres d'Oorun pour le transport des vases, n'empêche.

Dans ses souvenirs, ça avait été quelque chose ce jour-là.

Six ans plus tôt.

Le pontife était revenu le lendemain pour voir la version bêta de sa commande, arpentant le bout de forêt jusqu'à l'antre du gronchon sauveur. Au fond, il touchait du bois pour que tout aille bien sur des roulettes mais restait serein. Son bâton chanta quand il arriva au même coin que le jour d'avant.

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Tourner autour du pot

feat. Nashoba Octoahnacto

Thadas sourit cordialement en avisant le gronchon.





Son regard fit une percée non loin, sur l'objet de sa venue. Son visage se para des traits sérieux qu'on lui connaît, concentré et attentif.




Ses yeux s'étaient illuminés presque immédiatement de convoitise en l'apercevant, mais aussi de cet éclat propre aux esprit impartiaux dans leur jugement. Il ne chercherait pas à flatter, ni à critiquer la valeur du travail de l'artisan, uniquement à voir s'il y avait des points sur lesquels il était nécessaire de se mettre d'accord avant de se lancer dans la production définitive de la commande. C'était pour ça qu'il était là, après tout.

Pour le moment, il analysait.
Il s'accroupit à hauteur de la poterie pour mieux l'observer, sans la toucher - sa lueur indiquait qu'elle n'en était pas encore à son étape finale, soit la cuisson. Le Grand Prêtre était satisfait sur le point de la ponctualité : l'artisan lui avait pondu un prototype assez fini pour qu'il puisse s'en faire un avis. Belle efficacité venant de l'ermite. Il fallait espérer qu'il puisse continuer ainsi pour le reste, dans les temps impartis, et que des inconvénients ne viendraient pas ralentir son avancée.




Thadas marqua une pause, menton dans le creux de sa main, laissant couler quelques secondes nécessaires.

....

Il se redressa légèrement pour scruter l'intérieur, puis tourna attentivement autour du pot - au sens propre, parce qu'il n'a pas de temps à perdre, ni le sien ni celui de Nashoba.

Il redressa la tête vers l'Ours. Hocha sobrement du chef.




Ce genre de détails n'échappait pas à l’œil avisé du commercia- euh, du bonze. La qualité d'une poterie ne se résume pas qu'à ses ornementations, mais aussi et surtout à l'argile utilisée et de sorte à ce qu'il n'y ait pas de bulles d'air lors de la cuisson. Les bulles d'air créent des fragilités, et peuvent ainsi causer des craquelures indésirables lors de la mise au four. Craquelures, qui peuvent casser. Et quand ça casse... C'est fort embêtant... logique.

Codage par Jibunnie surNEVER-UTOPIA