-AAAH ! Kivätch ! Blim Mashïhr !

L'écho de la voix aigüe résonne dans les couloirs des geôles, chargée de frustration. Le pot de terre cuite dans lequel tu as shooté git maintenant sur le sol, se balançant d'un côté et de l'autre. Les insultes poussées sont si vulgaires et si ancrées dans les rites Ijobiens qu'aucune magie ne saurait les traduire.

-Merde !

Tu t'effondres au sol, la tête enfouit dans les genoux que tu as ramené contre toi. Une bête en cage, voilà ce que tu es. Tu n'avais pourtant rien demandé : Ton but était seulement d'investiguer sur les explosions. Parce que ce n'était pas toi qui les avait provoquées. Et personne ne t'en avait parlé. Cela ne pouvait donc dire qu'une chose : quelqu'un d'autre en voulait à la couronne, quelqu'un qui avait décidé de ne pas s'aligner à Ebo et ses idées. Ou alors Ebo t'avais peut-être trahie ? Vu comment elle regardait cette homme, tu doutais que ses yeux soient encore rivés vers son objectifs. Votre objectif.
Comme quoi, on n'était jamais mieux servi que par soit même.

Sauf qu'en t'approchant de la forêt que tu connaissais bien, vêtue de ton masque de bois, tu étais tombé sur un gamin. Et qu'il n'avait pas fallu plus de deux secondes pour que vous tombiez sur un piège de la confrérie. Il n'y aurait eu que toi, tu t'en serais sortie. Mais avec un gamin sur le dos...

-Tout ça c'est de ta faute, fais-tu à l'attention de la petite silhouette dans la cellule en face de toi, sans prendre la peine de dévoiler ton visage.

La confrérie. ça craignait vraiment. Tu connaissais bien, tu y avais grandis. Si ce gamin était assez robuste, ils en feraient leur machine à tuer. Sinon, il servirait de mannequin d'entrainement aux autres. Et toi...
Toi.
Tu te ferais trucider. Tu es censée être morte. Tu es censée avoir tous les secrets de la confrérie, et de les avoir emportés dans ta tombe.
Si quelqu'un te reconnais, tu es foutue.

Tu pousses un grognement frustré face à ton pitoyable partenaire. Seulement un petit enfant délaissé. Te voila bien avancée.

-T’excuses pas. C’est trop tard.

Tes mains serrent les barreaux, tandis que tu observes les alentours. Mais tu ne vois rien qui pourrait vous aider à sortir. Il y a bien quelques chaînes attachées au niveau des murs, une petite fenêtre à barreaux également. D’autres cages, vides. Mais tu connaissais bien, elles ne restaient jamais remplies très longtemps.

Et ils t’avaient pris ton couteau avec ça.

-Réfléchis, t’as pas un truc sur toi qui pourrait nous aider à sortir ??

Qu’il serve un peu à quelque chose plutôt que de pleurer.

-Ces cages sont en bois reliées par des fibres et renforcées par de la cire, mais il doit bien y avoir un moyen de les détruire !

Un truc tranchant, ça serait un bon début, mais même avec ça, il faut être sûrs d’arriver à couper le tout avant que la confrérie revienne pour vous tuer. Ou pire.

-On a intérêt à se dépêcher. S’ils découvrent que tu es un étranger, et que je suis de la faction, ils vont nous torturer pour obtenir des infos.