Et voici ma participation  

Il est dit que dans des temps reculés, les Roches Creuses ne servaient pas uniquement de lieu de vénération pour l'Enfant Lune lors du solstice d'été. En réalité, cet endroit cacherait un passage vers une autre dimension...

De nos jours, on parle de la cérémonie de l'Oeil pour marquer l'avenue de prêtres aboutïs. À son issue, celleux-ci sont capables d'interagir avec le monde spirituel et de contrer les forces du mal. Mais cela fait bien des ouragans qu'une deuxième cérémonie n'a plus été évoquée... La cérémonie des Maîtres.

La cérémonie des Maîtres visait à entraîner les prêtres face aux forces d'Eke, après leur acquisition de l'Oeil. Les jeunes prêtres étaient envoyës pour un long périple vers les mines d'Irin, où, armës de leur perceptivité, iels étaient censës trouver une pierre dite Clef. Revenüs en Alafia, iels étaient ensuite envoyës aux Roches Creuses pour méditer contre la Pierre de Lune, la Clef en main. À noter que les apprentis-prêtres avaient une formelle interdiction de s'y frotter avant leur cérémonie de l'Oeil.

Comme une salle d'entraînement, iels étaient projetës dans les bas-fonds du monde spirituel pour combattre leurs peurs les plus terribles, conscientes comme inconscientes.

Cette cérémonie a été interdite par la Grande Prêtresse Minasùnis, à une époque où Ijoba manquait en personnel religieux. La raison était que la plupart des prêtres perdaient la tête après la cérémonie et on a même vu des cas de mort par la peur.
Après quoi, cette cérémonie est tombée dans l'oubli, et il est rare de tomber sur des textes la traitant. Quelques personnes pourraient reprocher à Minasùnis le manque d'anticipation spirituelle des prêtres actuëls vis-à-vis de l'Ouragan et des chamboulements qu'il a apportés. À chaque époque ses déboires !

En insultant quelqu'un d'enfant d'Eke, peu savent qu'il existe une légende à ce propos. À une époque où Eke n'était pas dévouë qu'à la manipulation et à la discorde, où Eke... enviait la Création et chercha à l'imiter.
Il est dit qu'Eke voulut créer une race similaire aux ijobiens.
On ne sait comment, mais iel y parvint. Ce peuple se serait appelé les eken.

Arakunrin existait bien avant que la Confrérie ne soit.
La légende raconte que ce sont les eken, vulnérables à la lumière d'Oorun, qui creusèrent la roche à la force de leurs griffes pour s'en faire un habitat...
Mais Eke ne tirait son pouvoir que des mensonges et des illusions. Il est dit que les eken naquirent avec une malformation, imparfaits. Puissants à leur naissance, iels se délitaient rapidement puis restaient à pourrir dans le noir de leurs galeries. En voyant ses enfants disparaître les uns après les autres, Eke s'enfuit dans les montagnes, le cœur déchiré par la haine, la jalousie et la souffrance.

Eke apprit alors que c'était la déesse de la maladie, Kapun, qui avait été missionnée pour mettre fin à ses enfants.
C'est à ce moment-là qu'Eke se mit à manipuler les ijobiens et les tourmenter sans relâche, qu'iels vivent en boucle les mêmes souffrances que ses enfants, jusqu'à ce qu'iels disparaissent, sous les yeux impuissants des autres divinités.

Le courage peut prendre bien des forme, celle d’un animal, d’un végétal ou bien d’une être humain. Cette histoire parle de ça. Du courage. Ugwu Kapakpando en était bel et bien pourvu. Les nuits de tempête, une ombre dans la nuit venait les habitants des villages. Une ombre qui avait en un premier temps paniqué les pauvres personnes. Croyant que c’était un animal sauvage qui voulait les manger. Pourtant guidé par la lune, l’ombre allait de villes en villes sans jamais faillir.

Ugwu était cette ombre. Pourquoi faisait-il cela ? Pour retrouver une relique ? Pour sauver les humain étant un dieu incarné, nul ne le sait. Mais ce qu’on sait de lui c’est que le jour, il disparaissait sans laisser de trace. Même l’arme qu’il utilisait ne pendait à aucune taille. Et quelle arme. Ce sabre ne ressemblait à ceux que les forgerons avait l’habitude de faire pour les chasseurs. Ressemblant à des dent de requins alignés prêtes à déchiqueter toute personne se trouvant dans son chemin une lame qui faisait facile la taille de son avant bras. La brillance de la lame sous la lune en avait effrayé plus d’un. Mais, Ugwu ne l’utilisait jamais pour combattre un humain. Jamais de sang ne semblait avoir tâché cette lame à la lueur argentée si particulière.

Pourtant son nom commençait à se faire connaître. Car il avait parlé à des gens. Les rassurant souvent car ces derniers étaient enseveli sous les décombres. Il s’en voulait de n’avoir pas combattu la tempête. Qu’elle continuait son œuvre. Même si blessé par ses poings, pas sa lame et ses pieds. Elle continuait et lui à chaque, il pouvait que pleurer. Pleurer ces personnes si proche de leur fin. Alors pour faire au mieux, il parlait doucement jusqu’au trépas les plus faible. Ses larmes brillant sous l’astre de la nuit.

Quand venait le jour, beaucoup de gens sauvé voulurent le trouver. Mais il ne ressemblait à aucune personnes des environs. Portait-il un masque en bois ? Quel artisan avait pu voir le doux visage de ce sauveur ? Si ses larmes se voyait, peut-être qu’il le portait rien. Alors pourquoi chaque personne ne lui ressemblait ? Il était certes musclé, mais chaque homme passé en revue ne portant cette lame, et ce tatouage. Celui de la lune et d’un animal. Et ses mains étaient souvent couverte de tissous sombres. Comme si à chaque combat, il se blessait.

Et c’était le cas. Pourtant, il avait voulu garder les gens loin de la tempête. Seulement le vent violent le traversait en riant. Un rire qui le transperçait. Ugwu tint bon tout ce temps. Pourtant Eke vint chercher ce brave guerrier un matin. La divinité vit sûrement ce qui se cachait sous cet être qui avait tant de fois jouer de la fin des personnes. Eke avait gagné. À bout de force. Ugwu cacha sa lame dans un lieu dont personne ne connaissait l’emplacement. Peut-être qu’un jour, une jeune âme reprendra son travail sous la lune argenté. Tel un félin dans la nuit. Déchiquetant le plus possible les tempêtes. Elle appelle silencieusement son prochain porteur. Aurez-vous la chance de la sentir ? Aurez- vous de porter le poids de cette mission. Confié par cet être si extraordinaire ?

Du temps où Oke n'avait pas encore maudit les montagnes, se trouvait à la pointe de l'une d'entre elles, une grotte remplie des métaux et des pierres les plus précieuses et solides d'Egun. Personne n'osait s'y aventurer car les prédateurs y étaient encore plus féroces qu'à Aisiki, et à trimballer, faut dire que c'est escarpé.

Il existait déjà comme de nos jours, le grand concours annuel du meilleur artisan d'Egun. Il y en avait pour celleux qui travaillent le bois, l'argile, les pierres... On s'intéressera ici à notre héroïne, une forgeronne du nom d'Adiva.

Adiva était jeune, fougueuse, et truffée de talent. Elle acceptait chaque défi qu'on lui lançait avec bravoure et ténacité.
Un jour, un jeune blanc-bec lui souffla qu'elle n'était pas capable de travailler le métal d'Oke, et qu'elle n'avait même pas le courage d'aller lui en voler. Il n'en fallait pas plus pour démarrer Adiva : elle partit dès le lendemain en quête de ce fameux métal, si difficile à travailler.
Elle gravit la montagne, survit aux prédateurs, et trouva la fameuse grotte. Elle déposa son sac à l'entrée et croisa les bras, puis s'adressa à Oke.
"Vénérable Oke, je suis venue jusqu'ici pour quêter votre aide. On m'a défiée de vous voler du minerai, mais je me refuse à ce blasphème. Je suis une simple forgeronne qui ne cherche qu'à accomplir son travail. Ainsi, malgré les prédateurs et les chutes mortelles que j'ai évités, je ne me servirai que si vous m'y autorisez."
Le silence lui répondit. Adiva campa dans la grotte. Elle y resta des jours, déterminée.
Sans se rendre compte, elle chassa par sa présence la solitude des lieux. Peu de personnes avaient l'audace de monter si haut.

Un jour, elle se fit attaquer par une ourse.
C'est alors qu'apparut Oke, craignant de retrouver sa froide solitude en perdant Adiva. Aux risques de froisser Iku pour qui il avait des sentiments de plus en plus forts, il sauva Adiva de sa mort. Il s'adressa ensuite à elle.
"Je t'autorise à venir prendre du minerai, à la condition que tu construises avec d'autres ijobiens un sanctuaire au flanc de mon domaine, accessible à tous. Je veux que tu utilises mon minerai exclusivement à cet effet."
L'autel d'Oke se trouvait alors en ville, bien loin de son cœur.
Adiva accepta et ramena le minerai. Elle raconta à tous la demande du dieu.

Au lieu de forger un objet ou une arme pour le concours, elle s'allia de tous les autres artisans participant pour construire le sanctuaire d'Oke. Des prêtres et des architectes s'ajoutèrent au projet.
À l'époque, il s'agissait d'un des projets les plus sophistiqués d'Ijoba. On construisit un sentier pour accéder au sanctuaire, et Adiva forgea les grandes statues qui s'y trouvent encore.

Cette année-là, tout le monde fut gagnant et une fête fut menée.

Iku rendit visite à Oke.
"Je suis heureuse pour toi. Mais ce jour-là, elle aurait dû mourir."

Oke se sentit désespéré, terrifié d'avoir perdu l'estime d'Iku.
Pendant que les ijobiens étaient à la fête, il décida de maudire ses montagnes pour que quiconque s'y aventure désormais trépasse. Une ultime preuve d'amour à l'égard d'Iku, car rien n'était plus douloureux pour Oke que d'être délaissé par les autres. Il transforma son domaine en territoire de mort, s'isolant en partie des mortels du même coup, qui ne pouvaient plus le vénérer dans ses terres que par le temple qu'iels avaient bâti en son honneur.