En écoutant ces nouvelles explications, il comprit mieux. En fait, elle ne traînait pas vraiment dans quoi que ce soit de louche, c'est juste qu'elle était au moins aussi méfiante que lui vis à vis de sa protégée. En même temps, considérant ce qu'elle lui avait raconté, c'était logique. Vue son héritage, elle devait être exposée à pas mal de merde, la gamine. Ebo voulait seulement s'assurer que personne, même pas Nashoba, ne lui ferait de mal. Il pouvait carrément comprendre ça.

Un sourcil se haussa cependant en entendant la suite, accompagné d'une légère surprise. Lui ? Digne de confiance ? Certes, elle et lui se connaissaient depuis plus d'un mois maintenant mais… de là à dire qu'elle était prête à lui confier quelque chose d'aussi précieux… L'ermite peinait à s'imaginer comment on pouvait donner sa confiance aussi rapidement à quelqu'un.
Surtout quelqu'un comme lui.

Entre sa et son histoire, subitement elle lui parut… assez seule dans sa misère, pour lui demander un truc pareil. Ça lui faisait presque de la peine.

Et pour éviter de plonger un peu trop dans l'empathie, en bon mec viril, il descendit un peu sa liqueur en grommelant.



Il rebut et… Il n'y avait pas fait attention, mais le contenu de son verre était vraiment bon, dit donc. Il adressa un regard mi dubitatif, mi impressionné à l'égard du liquide rouge, avant de se tourner vers la blonde avec la même expression, lui glissant un petit "merci".
Puis finalement il reprit sa descente avant de poser son verre, arborant de nouveau son habituel air grognon.

Il leva un sourcil quand elle se mit à glousser. Elle se foutait de sa gueule ? Ou alors elle pensait qu’il n’était pas sérieux avec sa question. Remarque, il comprenait : une telle remarque aurait pu être un trait d’humour cynique.

N’empêche… Elle avait un joli rire.

C’est ce qu’il pensa, avant qu’elle reprenne son rôle de succube et qu’elle lui pose des questions gênantes. Malgré toute la tension dans ses épaules, il parvint néanmoins à garder son calme et à détourner avec pragmatisme et maturité cette nouvelle attaque de la part de la blonde.


MAIS QUI POSAIT DES QUESTIONS COMME ÇA PUTAIN ?!!! C’était sûr, elle se foutait vraiment de sa gueule en fait ! Ça puait le piège à plein nez cette histoire !

Non mais parce que bien sûr qu’il avait un minimum d'intérêt à la voir ! Il s’rait pas venu sinon !!! Mais elle le savait bien et elle en jouait !

Il avait vraiment la tête d’un taureau énervé qui se retenait très fort de foncer dans le drap rouge. Il voulait pas rentrer dans son jeu, mais il voulait pas non plus la blesser quoi. Ptain, mais elle était vraiment perfide, c’était pas possible.

Il croisa les bras, soufflant du nez, une petite veine en relief sur son front. Garder son calme. Garder son calme.


Mouais, garder son calme, mais ça l’avait difficilement empêché de lever la voix. Mais en même temps elle était chiante aussi, avec ses petits airs séducteurs là. Il était pas un client à elle putain !

Sa réponse le fit redescendre d’un coup, et redresser un sourcil. Il s’était attendu à mener une bataille de front avec une succube se jouant de lui, mais elle lui parut… Assez vulnérable, sur le coup. Est-ce qu’elle s’était attendue à un compliment sur son apparence de la part de l’hermite ? Ça l’avait blessée ?

Il fit une moue. Bouarf, c’était pas ses oignons. Si la dame avait assez d’égo pour avoir envie d’être complimentée, elle avait qu’à demander à ses clients. Il maintient sa moue, alors que la dame se levait, mais celà n’empêcha pas de jeter par accident un bref regard en sa direction. Ce petit étirement discret, la cambrure qu’il donnait à son dos, son léger déhanché.

Il toussa et se noya un peu dans sa boisson. Diantre, il faisait vraiment chaud, dans cette foutue taverne.

 

Ça l’intriguait un peu, fallait dire.

Avec un grognement, il se redressa et alla tapoter sur les épaules des poivrots. Lui-même titubait un petit peu par moment. Certaines des personnes présentes se montrèrent assez récalcitrantes à l’idée d’être sorties.

L’hermite ronchonna.


Ce fut le moment que choisit la femme îvre morte qu’il soutenait et accompagnait vers la sortie pour se dégager violemment de lui en lançant un « Me btouche bpas, Kaleb. J’te l’ai dja tdit, c’fini entre nbous ! » Le pauvre Nashoba se fit envoyer valser un peu plus loin par le bras massifs de la dame et…

1. Se vit rattraper par ce même bras, puis caler la tête entre les deux melons de ladite dame qui sanglota un « Céfau Kaleeeeeb, j’ai blmentiiis, je d’aime toujours rrrreviens dans ma bviiiiiiie » Elle le serra si fort qu’il sentit ses yeux près à être éjectés de leurs orbites. Se débattant vainement, il lança un regard de détresse à sa comparse. Il était rouge pivoine, et ce n’était pas de la gêne.
   
2. Trébucha sur un tabouret, s’éclatant la tronche sur le parquet, les jambes en l’air. Rien de grave. Quand il se redressa en bougonnant, la dame était sortie d’elle-même, et lui avait une jolie bosse sur le front.
   
3. Trébucha sur Ebo.
   

(Je triche, je fais un dés à 6 face, 1 et 4 pour l’option 1, 2 et 5 pour l’option 2 et 3 et 6 pour l’option 3)

Ouep, il avait bien l’air d’un con, là, comme ça, écrasant à moitié sa comparse. En tout cas, malgré le flou artistique dans lequel il baignait, il se sentait étrangement lucide. Mais en même temps très embrumé.


Je quoi ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien dire ? “Je me suis juste fait envoyer valser d’une pichenette par la madame aux gros lolos. T’inquiète pas qu’à choisir, j’aurais pas exactement pris la situation où je me retrouve à moitié sur toi, mon visage à deux centimètres du tien, à se regarder dans le blanc des yeux comme des veaux.”

Sauf qu’il ne dit rien. Il ne bougea pas. Punaise, elle était près. Vraiment près. Et belle. Comme d’hab. Mais rien d’étonnant là dedans : Ebo était une belle femme.
Et puis, cet air démuni avec lequel elle le regardait, ça le rendait un peu dingue. Est-ce que… hein ? Est-ce qu’il pouvait ? Elle avait pas l’air trop contre… Ou alors elle était perdu. Mais il pouvait oser aussi… Il risquait quoi ? De se prendre une baffe ? De se sentir con ?

Faut croire que l’alcool donnait des ailes, parce que Nashoba n’aimait pas se sentir con, mais là, il décida de suivre quand même les idées stupide de son coeur battant. Il se pencha un peu, hésitant, guettant la réaction de la dame.

Eeeet elle venait de tourner la tête.

Ouais.
Ok.
Reçu 5 sur 5.


Il se releva, prenant soin de pas plus s’approcher d’elle ou de l'écraser. Il faudrait pas que son gros pif incommode ses délicats yeux de biche.
Dire que c’étaient ces yeux là qui avaient failli l’avoir.


Bah, il avait joué, il avait perdu. C’était prévisible. Sans alcool, il aurait eu la présence d’esprit de se dire qu’il était hors compétition. Mais bon, il avait bu, l’alcool ça rendait un peu con. C’était comme ça, pas de quoi se mettre la rate au court bouillon.
Puis bon, il le savait depuis le début, que c’était quelqu’un d’intéressé, la miss Ebo. C’était juste un petit rappel à l’ordre pour qu’il l’oubli un peu moins par la suite. Il se demandait d’ailleurs si elle l’aurait pas fait payer, même. Il avait ptetre eu de la chance, finalement.


Ses yeux scrutaient la pénombre ambiante, les bras croisés. Il était pas sûr de comprendre. Le loyer était si cher que ça, à Aisiki ?