La curiosité de Genzo avait très peu de limite. En fait, il se contentait souvent de s'alléger l'esprit en se fixant sur un seul point et en évitant que son attention ne s'éparpille partout. Cela faisait de lui quelqu'un qui paraissait plus posé et intègre qu'il ne l'était réellement. Il était drogué à l'apprentissage. Il avait besoin de connaître, de savoir, de découvrir et d'expérimenter au maximum. Chaque instant de sa vie pouvait être méticuleusement observer avec ce prisme d'envie de découverte.

On peut clairement dire qu'en arrivant à Ijoba, il avait ouvert une porte dans les nouvelles choses qu'il pouvait faire, apprendre et mettre en avant. Il ne se fermait pas un instant et c'est ce qui lui avait permis de découvrir de très belles personnes, d'évoluer et de s'enrichir – pour une fois pas monétairement, quoi que.

C'est donc tout à fait normal que la venue d'une petit troupe aux bêtes lui fasse autant d'effet. Quel différence avec les animaux qu'il eut connu ? Comment était les chevaux ? Comme Kokureppu ? Y avait-il des particularités ? Mieux encore, est-ce qu'il aurait le droit de les approcher. Qu'il ne le veuille ou non, son escapade sous la Terre lui avait fait découvrir une curiosité pour les équidés.

Quand finalement, il rejoint le lieu où l'arrivage devait être, un léger choc lui parvient. La tranquillité de ses animaux, la beauté de leur pelage... tout reflétait une aura sereine qui le marqua d'un coup, comme un choc.

Il n'avait jamais eu à affronter ce genre de chose.

Il en fut ravi.

Il sourit et s'approcha doucement des bêtes jusqu'à se trouver juste à côté d'une pouliche, visiblement jeune, mais qui lui offrit une tête de reconnaissance. Un peu idiot, il la laissa faire... Elle était belle, et la couleur tricolore de sa robe lui donnait vraiment envie de la connaître... Il ferma les yeux, inspira l'odeur et profita du toucher de sa main contre son flan.

Pour le coup, il sursauta rapidement. Il ouvrit un grand son unique œil. Si la pouliche avait reculé comme lui avait dit sa visible dresseuse, lui, il avait mis un petit temps avant de ramener sa main face à lui. Il se sentait un peu idiot et véritablement triste de ne pas avoir pu profiter de ce moment. Pour une fois qu'il se sentait vraiment apaisé par la situation autours de lui...

Avec un soupir empli de déception, d'exaspération et d'envie, il ferma le poing vers sa propre jambe.  Son regard se redressa vers la jeune femme cette fois.

« C'est votre troupeau ? »

Il se fichait totalement qu'elle lui dise de partir. Il avait le droit d'être ici et il le savait. A la place de s'énerver, il la regarda sans expression. Pourquoi se faire chier à sourire quand la personne en face de soi est juste du genre à hurler et se brusquer. Elle devait de toutes façons détestait les étrangers...

Il sourit tout de même en demandant :

« Impäh est son prénom ? C'est joli. »

A la jument, il sourit. Puis quand il se remit à voir la demoiselle, il perdit son sourire.

Acheter hein ? Il n'était pas sûr dans ce peuple d'en avoir vraiment les moyens. Il n'avait pas non plus envie de prendre dans les économies du haut moine comme une jeune adulte devant son suggar daddy. Pourtant, le contact avec les chevaux lui faisait vraiment du bien. L'apaisement qu'il ressentait envers cette jument, envers tout le troupeau lui faisait vraiment voir les choses d'un point de vue différent.

Il appréciait et c'était rare, un vrai moment de paix avec les êtres sauvages.

… Un petit sourire grimpe sur son visage malgré lui devant la petite créature à l'image de sa comparse. Il avait du mal à dire propriétaire...

Il gêne, il a compris. Mais qui exactement ? Les chevaux avaient été calme jusqu'ici. Est-ce que c'est du racisme contre son étiquette voyageur ? Il comprendrait. Est-ce que c'est par ce qu'il s'approche des bêtes qu'elle accompagne ? Il comprendrait.

Pourtant la jument n'a pas bougé. Il en est le premier surpris. Finalement, ça le touche.
Un vrai sourire naquit sur les lèvres de Genzo. Il a vraiment envie de lui proposer de voyager avec lui.

« Avec votre patron vous dites ? »

Sa main ne retourne pas vers la jument, de peur de froisser la jeune ébène... Son regard le fait, droit dans ses yeux.

« Est-ce que tu aimerais que je me renseigne Impah ? Voyager te plairait ? » Il rajoute sans le vouloir : « Cette île est magnifique, et les habitants sont très simples... C'est très différent de là où je viens tu sais ? »

Sans même s'en rendre compte, il parlait. Plus à cette jument qu'à un être de sa propre espèce... il devrait vraiment se poser des questions.

« J'aimerai bien voir tout ça avec toi... Mais est-ce que ça te tenterait ? »

Devait-il se battre pour espérer passer un temps avec elle ? Si la jument l'acceptait, il se battrait.