Karah sourit, c’était bien d’avoir des règles. Mais il aimait être libre. Paradoxal quand on savait ce que son père faisait. En tout cas ce garçon bien que passionné n’aimait pas ses maîtres. Il y avait de tout pour faire un monde. Heureusement dans un sens.

« Oui, je suis sûr et certain que cette création à trouver sa place avec toi. »

L’artisan sculptait encore un peu pour lui. Mais il adorait voir ses créations trouver leur place. Il pouffa quand l’autre garçon le proposait de se trouver à manger. Il massa ses muscles endoloris pour se lever, c’est debout qu’il remarqua la différence entre eux. Mais ça ne gênait pas outre mesure le jeune homme.

« Allons chercher de quoi se mettre un peu de choses dans l’estomac. Ce n’est pas avec des rêves qu’il risque de nous laisser tranquille. Tu vas tuer le poisson ? Tu pourrais le faire loin de mon regard, s’il te plaît... »

Karah était gêné, mais il n’aimait toujours pas l’idée de sacrifier une créature aussi belle pour satisfaire ses besoins naturels.

« La poisse, je pensais qu’on allait voir les poissons. Allons-y ! avant que les poissons sans les ons partent à ta poursuite. »

Karah se mit à marcher vers le point d’eau le plus proche. Il profiterai de cette pause pour balancer sa blague fétiche. Pour le moment, il se contentait de rebondir sur l’humour du garçon avec un enthousiasme fou. L’artisan était déterminé a aller plus loin de cette poisse. Après quelques minutes, ils seront à un endroit calme et avec quelques jolis poissons.

« Voici , l’étang. Les temps, j’espère pas trop en subir là… La pluie les fait fuir. »

Il parlait des poissons d’eau douce, contrairement aux grenouilles qui sortait leur museau en cas d’averses. Il ramasse un bâton.

« Canne ou bâton à pic ? »

Karah pouffa, il avait hâte de voir ce que le meilleur chasseur de tous les temps allait capturer. Préférant la méthode de Genzo San pour appréhender les créatures marines qui évoluaient dans l’étendue azur. Il se contentait de regarder distraitement ce que le jeune homme faisait. Il s’agitait dans l’eau dans un joyeux bordel. L’artisan avait un peu peur pour ce garçon. Il était tombé plusieurs fois. Connaissant un peu les plantes et leurs effets, il cueillait quelques feuilles et racines pour soigner les éventuelles blessures du garçon. Il hocha la tête et attendit simplement qu’il cesse de remuer pour attraper une proie.

« Ce n’est pas grave, je sais faire du feu. Ne t’en fais pas. Viens ici, dresseur de mouettes. Laisse-moi te soigner un peu avec les plantes. »

Ce que Karah ne disait pas, c’est qu’il y avait une chance que son feu foire. Mais il préférait rester positif. Il s’approcha du garçon.

«  A force de plonger, tu as fini par être griffé par les pierres. Pourtant elles n’amassent pas mousse, il parait. Ensuite, je vais faire en sorte qu’on puisse manger tout les deux… »

L’artisan pria les dieux et remercia de ne pas avoir pris la vie de cette pauvre créature. Rassuré, il pris quelques brindilles qui traînait et grâce à une technique de frottement. Il fini, non sans mal… À faire de fumée, puis des étincelles qui permette de faire un début de feu. Le sculpteur a un peu mal aux paumes, il faut dire qu’il s’était acharner à réussir son coup. Il sourit au jeune garçon, il n’était pas mieux que lui, une fois qu’il avait quelque chose en tête.

« Grillons cette créature avant qu’un animal nous pique notre pêche. Après tout les efforts que nous avons fait, il serait dommage qu’elle nous file entre les doigts. »

Karah laissait le soin de mettre l’animal décédé dans les flammes. Alors qu’il utilisait les plantes pour soigner un peu les griffes du maître des mouettes.

Karah souleva un sourcil quand son ami disait que ce n’était pas grand-chose. Quelles blessures avait-il subi durant sa courte vie. Et puis il parla de son futur de combattant. Il pencha la tête. Se demandant s’il avait bien entendu. Il n’allait pas devenir confectionneur de bijoux. Il retira ce qui lui permettait de soigner un peu ses blessures.

« Mon apprentissage ? Hum… Je pense que j’ai été parfois agile, parfois une véritable calamité pour les gens qui m’enseignait. L’apprentissage t’apprends à te débrouiller plus ou moins seul. Si je voudrait, je pourrais chasser. Mais l’idée de faire du mal à un animal ne me plaît pas beaucoup. Certains diront que j’ai le cœur trop tendre et que les animaux finiront un jour parme manger. Mais ne renie pas ce que tu es, ni tes objectifs. Prends ces moments comme une opportunité. Une chance d’avoir de bonnes bases. Ce ne sera pas simple, mais aucune voix n’est simple en réalité. J’ai foi en toi Chat-Tortue. »

Il ponctua ses derniers mots d’un petit rire cristallin. Il n’aimait pas défaire les rêves de ce garçon. Il savait que cette île pouvait être particulièrement cruelle parfois avec ses tempêtes. Il regardait le poisson se faire brûler tranquillement. Il espérait que la créature n’avait pas trop souffert dans sa mort.

« Je suis plus artisan que guerrier, même si on m’a conseillé de savoir me défendre plus d’une fois. Mon meilleur ami, un étranger qui s’était perdu et mon père. J’espère t’avoir aidé. Si ce n’est pas le cas, désolé, vraiment. Il ne faut pas noyer le poisson ;, même si j’avoue que pour y arriver ça risque d’être compliqué. »

Un peu d’humour ne faisait pas mal, surtout dans une discussion devenue aussi sérieuse. Il ,n’en voulait pas à ce garçon, il avait peur. Peur de beaucoup de choses, mais karah aussi avait des craintes. Beaucoup de craintes.

Karah sourit, il préférait que ce garçon choisisse. Même si d’autres diront qu’il avait été utopiste. Voir naïf. Il préférait le voir évoluer avec un sourire qu’avec un visage triste. C’était quelque chose qu’il avait toujours cherché pour le trouver dans l’art. Cette liberté dont jouissait certaines personnes, il la donnait à cette jeune âme qu’il appréciait beaucoup. Il pouffa un peu face à la promesse de le défendre.

« Je serai plus fort, moi aussi, ne t’en fait pas. Mais j’accepte cette protection. Et je te donne la mienne. »

Parce que Karah était comme ça, à donner sans limites, même s’il finissait régulièrement épuisé ou le cœur brisé. Il secoua la tête, chassant ses vilaines pensées parasites envahir son esprit. Il voyait que le poisson était disposé sur deux feuilles. Il appréciait l’effort qu’avait fait le futur éleveur de mouettes. Il prit la feuille avec délicatesse. Cette nourriture, il la devait à la nature et son partenaire.

« Merci beaucoup, mangeons pendant que c’est chaud. Bon appétit ! »

Karah avec enthousiasme mangeait le poisson cuit. Il savait qu’un animal y avait laissé la vie. Mais c’était pour son bien à lui et ce garçon. Il n’avait pas le droit d’être triste. L’artisan avala morceau par morceau profitant de la chaleur presque brûlante de la chair pour tester ses limites face à la morsure de la chaleur. Mais elle diminuait progressivement. L’air refroidissait légèrement les préparation. Le soleil avait beau être chaud, il n’était pas aussi chaud que les flammes qui dansaient proche de lui.

« Tu dois surtout faire attention à toi. Surtout à tes mains, elles sont très utiles pour nos créations artistiques. En tout cas, c’est rassurant de voir que le rire ne se perds pas. L’humour non plus. Sans lui, le monde est bien moins chat-leureux. »

Karah rit un peu et finit son poisson avec un immense sourire.