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« I wanna hide the truth, I wanna shelter you
But with the beast inside, there's nowhere we can hide, no matter what we breed, we still are made of greed, this is my kingdom come »
But with the beast inside, there's nowhere we can hide, no matter what we breed, we still are made of greed, this is my kingdom come »
L'art de la commission
Son bâton de prêtre sur une épaule, une bestiole emplumée sous l'autre, Thadas passa du chemin pavé au sentier vers la forêt, les pensées en tumulte, bien qu'il s'efforçât de les purifier un maximum.
Cependant, le gris qui venait tacher le cyan de son esprit y était comme accroché, tel un vilain nuage ; sombre reste de feu l'ouragan. Sa mine était de fait légèrement assombrie par les événements, bien que son tempérament bon vivant lui permettait de mieux encaisser ce qu'il s'était passé il y a peu de mois.
Quelques mois dans la trame temporelle ; des jours dans l'âme collective d'Ijoba, c'est ce qu'il ressentait profondément. Cela faisait plus exactement deux mois et demi, et la vision de tout Ijoba déchirée par les ravages lui serrait le cœur comme jamais.
Putain, en plus, l'ouragan n'a même pas épargné l'un de ses bordels préférés à Isokan !!... *toussote*.
Enfin, ceci n'était qu'un petit détail ; ce qui préoccupait le plus son esprit, c'étaient toutes les pertes, qu'elles soient humaines ou matérielles. Ça lui fichait aussi un coup de ne pas avoir senti venir de loin cette catastrophe. En tant que Grand Prêtre, il aurait souhaité avoir des messages plus clairs, afin de sauver le plus de personnes possibles du carnage. Et plus tôt.
En effet, environ une demi-heure avant que le malheur ne s'abatte sur l'île, il avait bien senti quelque chose arriver. Cependant, il ne l'avait pas dû à ses talents divinatoires, mais à ses capacités d'observation.
Tout commença par les oiseaux. Alors qu'il était à côté du temple d'Oorun, il s'était rendu compte que les chants des oiseaux avaient cessé. Levant les yeux, il vit des nuées s'enfuir à tire-d'aile du lieu, pour se mettre à l'abri.
Thadas trouva cela très curieux, et plus que perturbant.
Toutefois, pas autant que lorsqu'il prit rapidement conscience que, s'il y a quelques heures, des dizaines de chats traînaient autour de lui en ronronnant, ils avaient subitement disparu.
C'était mauvais signe.
Une drôle de sensation fit alors frissonner l'arrière de ses tripes, remontant jusqu'à son échine courbée.
Qu'est-ce que cela veut bien dire ?
Et puis, le calme. Pas un calme apaisant, serein, harmonieux. Non. C'est comme si l'on avait aspiré la moindre onde sonore du monde. Il n'y avait pas une seule caresse du vent pour faire trémousser le feuillage des arbres.
Thadas s'était même immobilisé pour écouter cet insoutenable silence, les sens aiguisés comme jamais.
Sinistre hurlement d'aigle.
C'est alors que le chaos commença.
Une rafale d'une puissance comme jamais connue balaya l'asphalte, percutant objets et êtres vivants avec la même violence qu'une vague de plusieurs mètres de hauteur. L'oxygène s'enfuyait, et ne semblait pas vouloir être capturé par les poumons des terrestres, les branches des arbres les plus fragiles commencèrent à grincer désagréablement.
Thadas planta son bâton devant lui, se campant fermement dans le sol, sentant tout d'un coup le danger surgir alentours, comme s'il avait été là depuis bien longtemps et qu'il se cachait, attendant le bon moment pour sauter à la gorge des Ijobiens. Ses habits battaient une mesure irrégulière sur sa peau, et le ruban blanc maintenant habituellement ses cheveux disparut dans le tumulte. Serrant les dents, il s'efforça de faire quelques pas, sentant l'urgence d'agir au plus vite lui prendre au ventre.
"Dei, dea, deum, nous, Afefe, je Te prie de m'aider à passer indemne l'épreuve de Ta colère et faire de même pour tous ceux n'ayant pas fini leur vie !! Apporte-moi Ta force et Ta vaillance pour sauver ceux qui doivent l'être !" , envoya-t-il mentalement avec toute la puissance dont il était capable.
La bourrasque se fit beaucoup plus agressive, envoyant des petits rochers tranchants qui éraflèrent légèrement les côtés du visage de l'homme.
Thadas ne savait pas ce qui avait provoqué un tel courroux, mais Afefe ne semblait certainement pas vouloir coopérer, et même tout le contraire. Orun grondait et tonnait, l'air s'épaississait et se faisait tumultueux.
Le vent s'intensifia, et les premiers objets commencèrent à voler farouchement au petit malheur la malchance, et la pluie tomba par trombes des nuages menaçants et tonnants, qui dès lors se mirent à jouer de leur éclairs et de leurs tonnerres.
Symphonie de la destruction n°2 pour orchestre naturel.
Thadas gronda férocement de frustration, les mâchoires serrées en un rictus déterminé.
Quitte à ne pas réussir à calmer Afefe pour l'instant, il fallait qu'il aide à protéger les démunis ! Les mettre à l'abri dans les temples, avec l'aide d'autres prêtres, ou encore mieux, au château ! Bon sang, il espérait que cette espèce de chiure d'Ode faisait bien son boulot et protégeait la reine, car, là, Thadas ne pouvait pas mener la bataille sur deux fronts !!
Thadas ferma les yeux et se mit à réciter rapidement des formules en langue ancienne, invoquant dans son propre corps la senteur marine dont il s'était tant délectée lors de ses passages à Aisiki.
"Utilise-la à bien, mortel, que mon aide ne soit pas vaine." , siffla une voix après quelques secondes.
Une sorte de léger chemin, comme une faille, se dégagea dans le mur imparable de vent, devant Thadas, qui ne perdit pas un instant de plus et détala en évitant le plus habilement possible les missiles volants. Les gens paniquaient de toutes parts, voyant les toits de leurs maisons se décrocher petit à petit pour s'envoler en éléments disparates et fatals.
Il y avait trois temples dans le village : ceux d'Oorun, d'où vient Thadas, celui d'Iseda, et enfin, celui d'Imo.
- Mon bébé !! , sanglota une femme qui tendit un bras désespéré vers la petite masse enveloppée de doux tissus, qui s'en fut avec le vent.
Thadas les enserra, elle et celle qui semblait être sa compagne, d'un bras protecteur, et les dirigea dans l'antre d'Iseda, qui à coup sûr saurait mieux apaiser leurs cœurs meurtris que des bonhommes comme Oorun et Imo. Toutes les personnes que Thadas guida à grand renfort de cris se laissèrent en grande majorité diriger comme des troupeaux, trop épouvantées, affectées ou choquées pour refuser la présence rassurante du Grand Prêtre. Ce dernier pria brièvement le trio divin de bien vouloir accueillir tous ces rescapés.
Des prêtres et des gardes suivirent l'exemple de Thadas et rapatrièrent au mieux les survivants et les blessés.
Cependant, l'ouragan se faisait de plus en plus mortifère, et chaque seconde de resté dehors était une seconde de péril, qui les rapprochait au plus près du sein d'Iku. Quand des troncs d'arbres et des rochers d'une taille effrayante se mirent à voltiger, ce fut le terrible signal pour que les sauveteurs aillent se sauver eux-mêmes dans les temples ; ils devaient aussi essayer d'apaiser les habitants agités par le désastre qui se déroulait sous leurs yeux.
Thadas fut le dernier à pénétrer dans l'antre du dernier temple où il restait assez de place, rageant de ne pas pouvoir retourner au château pour s'assurer de la sécurité de ses proches ; comme beaucoup d'autres humains dans son cas, en somme. Cependant, il laissa ces états d'âme-là de côté, et se concentra pour ériger une puissante barrière de protection énergétique autour des trois temples, plaçant des cristaux là où ils ne seraient pas arrachés, et les reliant entre eux avec un fil d'énergie qui se déploya, avec l'aide des dieux des sanctuaires. Le Grand Prêtre courut entre chaque temple pour installer ses protections, enchaînant à toute vitesse ses prières, espérant à chaque seconde qu'il n'arriverait pas trop tard ; jamais son tatouage au bras ne lui avait été aussi utile.
C'est finalement un autre prêtre qui le tira limite à l'intérieur, quand il eut fini.
Il eut raison, car Thadas aurait bien été capable de foncer au château malgré sa sempiternelle prudence.
Puis, après le temps d'intense action, vint l'insupportable moment d'attente.
La ville serait probablement ravagée. Et pas uniquement. Les gens aussi.
Thadas, après avoir reprit son souffle, en appela à son légendaire sang-froid. Un silence de plomb régnait dans le sanctuaire, dérangé par les claquements de dents de certains, et les pleurs d'autres. Le Grand Prêtre se plaça en face de l'assemblée.
Il était rare de voir Thadas les cheveux détachés ; cela semblait à la fois le vieillir un peu et à la fois lui donner un côté plus paternel que d'ordinaire. Des faces pâles d'angoisses et de douleur étaient amassées devant, les yeux s'apaisant un peu.
Thadas se souvint pendant cette attente s'être inquiété du sort de son ami Nashoba, qui vivait dans les bois.
Heureusement que quelqu'un trouva Nashoba avant qu'il ne soit trop tard, car si on ne lui avait pas administré de soins, il aurait été incertain qu'il se tienne debout encore aujourd'hui.
C'est un jour, un de ces jours mouvementés d'après la catastrophe, où Thadas rendait visite aux soigneurs pour répandre des bénédictions et essayait d'apaiser les victimes, que Thadas trouva l'espèce de grizzly attitré d'Oluh. Imaginez Thadas qui entre dans l'antre d'un soigneur avec sa tête sérieuse et les traits un peu fatigués, et, deux secondes plus tard, à la vision de son ami vivant et allongé avec sa tête toujours en mode vioque féroce, ses yeux s'exorbiter et sa mâchoire tomber légèrement de surprise de façon presque comique.
C'aurait été assez drôle, les courtes secondes durant lesquelles le Grand Prêtre garda cette expression stupéfaite, si voir ce crétin dans l'état dans lequel il était ne fut qu'uniquement un immense soulagement, et non pas aussi une nouvelle source d'inquiétudes.
Thadas, après l'ouragan, s'était de fait rendu à l'espèce de cabane qui sert de maison au poly-homme, cependant, l'état plus qu'inquiétant de cette dernière avait commencé à lui faire croire que le sinistre avait fini par emporter l'imbécile avec lui. Thadas s'était bien douté que, avec une tête de mule pareille, il faudrait un colosse pour en venir à bout, car même armé d'un cure-dent, il s'avérerait être un tenace adversaire en face d'un ours.
Il n'avait pas été sûr de si l'increvable bourrique qu'est Nasho survivrait à l'infection, et pourtant, ce nigaud y parvint.
Et heureusement.
C'est donc environ deux mois et demi après tous ces événements que Thadas se dirigeait de nouveau vers là où habitait son ami, dans la forêt. Le temps s'était calmé, mais les âmes étaient toujours agitées ; c'était compréhensible.
- Nasho, t'es là ? J'ai un colis pour toi, tête de mule. , gueula Thadas en mettant sa main en porte-voix, un large sourire sur ses lèvres.
Il s'agissait d'un coq empaillé. Thadas n'aurait pas trop aimé ce genre de cadeaux carrément étranges, mais de toute façon, il ne lui était pas destiné. Il s'agissait d'une tisseuse qui semblait reconnaissante envers Nashoba pour quelques services rendus ou il ne savait plus trop quoi, et comme elle craignait qu'il refuse ce cadeau de rétablissement, Thadas s'était proposé pour le lui porter ; de toute façon, il comptait justement aller visiter son ami, histoire de voir comment il survivait.
N'oubliez pas que Thadas a des capacités de persuasion redoutables.
Cependant, le gris qui venait tacher le cyan de son esprit y était comme accroché, tel un vilain nuage ; sombre reste de feu l'ouragan. Sa mine était de fait légèrement assombrie par les événements, bien que son tempérament bon vivant lui permettait de mieux encaisser ce qu'il s'était passé il y a peu de mois.
Quelques mois dans la trame temporelle ; des jours dans l'âme collective d'Ijoba, c'est ce qu'il ressentait profondément. Cela faisait plus exactement deux mois et demi, et la vision de tout Ijoba déchirée par les ravages lui serrait le cœur comme jamais.
Putain, en plus, l'ouragan n'a même pas épargné l'un de ses bordels préférés à Isokan !!... *toussote*.
Enfin, ceci n'était qu'un petit détail ; ce qui préoccupait le plus son esprit, c'étaient toutes les pertes, qu'elles soient humaines ou matérielles. Ça lui fichait aussi un coup de ne pas avoir senti venir de loin cette catastrophe. En tant que Grand Prêtre, il aurait souhaité avoir des messages plus clairs, afin de sauver le plus de personnes possibles du carnage. Et plus tôt.
En effet, environ une demi-heure avant que le malheur ne s'abatte sur l'île, il avait bien senti quelque chose arriver. Cependant, il ne l'avait pas dû à ses talents divinatoires, mais à ses capacités d'observation.
Tout commença par les oiseaux. Alors qu'il était à côté du temple d'Oorun, il s'était rendu compte que les chants des oiseaux avaient cessé. Levant les yeux, il vit des nuées s'enfuir à tire-d'aile du lieu, pour se mettre à l'abri.
Thadas trouva cela très curieux, et plus que perturbant.
Toutefois, pas autant que lorsqu'il prit rapidement conscience que, s'il y a quelques heures, des dizaines de chats traînaient autour de lui en ronronnant, ils avaient subitement disparu.
C'était mauvais signe.
Une drôle de sensation fit alors frissonner l'arrière de ses tripes, remontant jusqu'à son échine courbée.
Qu'est-ce que cela veut bien dire ?
Et puis, le calme. Pas un calme apaisant, serein, harmonieux. Non. C'est comme si l'on avait aspiré la moindre onde sonore du monde. Il n'y avait pas une seule caresse du vent pour faire trémousser le feuillage des arbres.
Thadas s'était même immobilisé pour écouter cet insoutenable silence, les sens aiguisés comme jamais.
Sinistre hurlement d'aigle.
C'est alors que le chaos commença.
Une rafale d'une puissance comme jamais connue balaya l'asphalte, percutant objets et êtres vivants avec la même violence qu'une vague de plusieurs mètres de hauteur. L'oxygène s'enfuyait, et ne semblait pas vouloir être capturé par les poumons des terrestres, les branches des arbres les plus fragiles commencèrent à grincer désagréablement.
Thadas planta son bâton devant lui, se campant fermement dans le sol, sentant tout d'un coup le danger surgir alentours, comme s'il avait été là depuis bien longtemps et qu'il se cachait, attendant le bon moment pour sauter à la gorge des Ijobiens. Ses habits battaient une mesure irrégulière sur sa peau, et le ruban blanc maintenant habituellement ses cheveux disparut dans le tumulte. Serrant les dents, il s'efforça de faire quelques pas, sentant l'urgence d'agir au plus vite lui prendre au ventre.
"Dei, dea, deum, nous, Afefe, je Te prie de m'aider à passer indemne l'épreuve de Ta colère et faire de même pour tous ceux n'ayant pas fini leur vie !! Apporte-moi Ta force et Ta vaillance pour sauver ceux qui doivent l'être !" , envoya-t-il mentalement avec toute la puissance dont il était capable.
La bourrasque se fit beaucoup plus agressive, envoyant des petits rochers tranchants qui éraflèrent légèrement les côtés du visage de l'homme.
Thadas ne savait pas ce qui avait provoqué un tel courroux, mais Afefe ne semblait certainement pas vouloir coopérer, et même tout le contraire. Orun grondait et tonnait, l'air s'épaississait et se faisait tumultueux.
Pourquoi ?! , fit-il cette fois à voix haute, bien que la présence d'autant d'air lui coupe étrangement le souffle.
Symphonie de la destruction n°2 pour orchestre naturel.
Thadas gronda férocement de frustration, les mâchoires serrées en un rictus déterminé.
Quitte à ne pas réussir à calmer Afefe pour l'instant, il fallait qu'il aide à protéger les démunis ! Les mettre à l'abri dans les temples, avec l'aide d'autres prêtres, ou encore mieux, au château ! Bon sang, il espérait que cette espèce de chiure d'Ode faisait bien son boulot et protégeait la reine, car, là, Thadas ne pouvait pas mener la bataille sur deux fronts !!
Okun, je Te prie de me baigner de Ta protection afin de mener à bien mon travail !
"Utilise-la à bien, mortel, que mon aide ne soit pas vaine." , siffla une voix après quelques secondes.
Une sorte de léger chemin, comme une faille, se dégagea dans le mur imparable de vent, devant Thadas, qui ne perdit pas un instant de plus et détala en évitant le plus habilement possible les missiles volants. Les gens paniquaient de toutes parts, voyant les toits de leurs maisons se décrocher petit à petit pour s'envoler en éléments disparates et fatals.
Il y avait trois temples dans le village : ceux d'Oorun, d'où vient Thadas, celui d'Iseda, et enfin, celui d'Imo.
- Mon bébé !! , sanglota une femme qui tendit un bras désespéré vers la petite masse enveloppée de doux tissus, qui s'en fut avec le vent.
Thadas les enserra, elle et celle qui semblait être sa compagne, d'un bras protecteur, et les dirigea dans l'antre d'Iseda, qui à coup sûr saurait mieux apaiser leurs cœurs meurtris que des bonhommes comme Oorun et Imo. Toutes les personnes que Thadas guida à grand renfort de cris se laissèrent en grande majorité diriger comme des troupeaux, trop épouvantées, affectées ou choquées pour refuser la présence rassurante du Grand Prêtre. Ce dernier pria brièvement le trio divin de bien vouloir accueillir tous ces rescapés.
Des prêtres et des gardes suivirent l'exemple de Thadas et rapatrièrent au mieux les survivants et les blessés.
Cependant, l'ouragan se faisait de plus en plus mortifère, et chaque seconde de resté dehors était une seconde de péril, qui les rapprochait au plus près du sein d'Iku. Quand des troncs d'arbres et des rochers d'une taille effrayante se mirent à voltiger, ce fut le terrible signal pour que les sauveteurs aillent se sauver eux-mêmes dans les temples ; ils devaient aussi essayer d'apaiser les habitants agités par le désastre qui se déroulait sous leurs yeux.
Thadas fut le dernier à pénétrer dans l'antre du dernier temple où il restait assez de place, rageant de ne pas pouvoir retourner au château pour s'assurer de la sécurité de ses proches ; comme beaucoup d'autres humains dans son cas, en somme. Cependant, il laissa ces états d'âme-là de côté, et se concentra pour ériger une puissante barrière de protection énergétique autour des trois temples, plaçant des cristaux là où ils ne seraient pas arrachés, et les reliant entre eux avec un fil d'énergie qui se déploya, avec l'aide des dieux des sanctuaires. Le Grand Prêtre courut entre chaque temple pour installer ses protections, enchaînant à toute vitesse ses prières, espérant à chaque seconde qu'il n'arriverait pas trop tard ; jamais son tatouage au bras ne lui avait été aussi utile.
C'est finalement un autre prêtre qui le tira limite à l'intérieur, quand il eut fini.
Il eut raison, car Thadas aurait bien été capable de foncer au château malgré sa sempiternelle prudence.
Puis, après le temps d'intense action, vint l'insupportable moment d'attente.
La ville serait probablement ravagée. Et pas uniquement. Les gens aussi.
Thadas, après avoir reprit son souffle, en appela à son légendaire sang-froid. Un silence de plomb régnait dans le sanctuaire, dérangé par les claquements de dents de certains, et les pleurs d'autres. Le Grand Prêtre se plaça en face de l'assemblée.
Ecoutez-moi tous. , commença-t-il d'un ton à la fois terme et doux. N'ayez nulle crainte, car en ces lieux, vous êtes protégés de la fureur du dehors. Je vais vous demander de rester patients le temps que cela se calme. Si besoin, plusieurs prêtres et moi-même sommes présents en plus de quelques soigneurs. Vous êtes en sécurité dans la demeure des dieux. Nous ne sortirons qu'une fois l'orage passé.
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Thadas se souvint pendant cette attente s'être inquiété du sort de son ami Nashoba, qui vivait dans les bois.
Heureusement que quelqu'un trouva Nashoba avant qu'il ne soit trop tard, car si on ne lui avait pas administré de soins, il aurait été incertain qu'il se tienne debout encore aujourd'hui.
C'est un jour, un de ces jours mouvementés d'après la catastrophe, où Thadas rendait visite aux soigneurs pour répandre des bénédictions et essayait d'apaiser les victimes, que Thadas trouva l'espèce de grizzly attitré d'Oluh. Imaginez Thadas qui entre dans l'antre d'un soigneur avec sa tête sérieuse et les traits un peu fatigués, et, deux secondes plus tard, à la vision de son ami vivant et allongé avec sa tête toujours en mode vioque féroce, ses yeux s'exorbiter et sa mâchoire tomber légèrement de surprise de façon presque comique.
C'aurait été assez drôle, les courtes secondes durant lesquelles le Grand Prêtre garda cette expression stupéfaite, si voir ce crétin dans l'état dans lequel il était ne fut qu'uniquement un immense soulagement, et non pas aussi une nouvelle source d'inquiétudes.
Thadas, après l'ouragan, s'était de fait rendu à l'espèce de cabane qui sert de maison au poly-homme, cependant, l'état plus qu'inquiétant de cette dernière avait commencé à lui faire croire que le sinistre avait fini par emporter l'imbécile avec lui. Thadas s'était bien douté que, avec une tête de mule pareille, il faudrait un colosse pour en venir à bout, car même armé d'un cure-dent, il s'avérerait être un tenace adversaire en face d'un ours.
Il n'avait pas été sûr de si l'increvable bourrique qu'est Nasho survivrait à l'infection, et pourtant, ce nigaud y parvint.
Et heureusement.
C'est donc environ deux mois et demi après tous ces événements que Thadas se dirigeait de nouveau vers là où habitait son ami, dans la forêt. Le temps s'était calmé, mais les âmes étaient toujours agitées ; c'était compréhensible.
- Nasho, t'es là ? J'ai un colis pour toi, tête de mule. , gueula Thadas en mettant sa main en porte-voix, un large sourire sur ses lèvres.
Il s'agissait d'un coq empaillé. Thadas n'aurait pas trop aimé ce genre de cadeaux carrément étranges, mais de toute façon, il ne lui était pas destiné. Il s'agissait d'une tisseuse qui semblait reconnaissante envers Nashoba pour quelques services rendus ou il ne savait plus trop quoi, et comme elle craignait qu'il refuse ce cadeau de rétablissement, Thadas s'était proposé pour le lui porter ; de toute façon, il comptait justement aller visiter son ami, histoire de voir comment il survivait.
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« FEAT @Nashoba Octoahnacto »
Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia