Venir à la capitale, c’était toujours une galère sans nom. Entre les aubergistes radin comme pas deux et les montures peu coopératives. Il avait fini sa route à pied. Il méritait mieux que ça. Fichu canasson. Il demandera à un chasseur de lui servir au repas ce soir. Son regard grenat se pose sur ses sandales. Un peu abîmées par le voyage. Il en reprendrait d’autres plus tard. Son sac ? Il le secoua légèrement. Il pouvait entendre les objets bouger. Bien tout y était. Aucun vol. Il posa l’argent à l’aubergiste en le fixant. Le pire c’était que ce sale type en connaissant son boulot avait fini par le pousser à voir une dame qu’il espérait éconduire. Vu son visage, il devinait aisément que cette dernière n’était en mesure de lui retourner l’affection.
« Penser à ce que j’ai dit hier soir monsieur, c’est peut-être vous le problème. »
L’homme voulu le frapper avant de se ressaisir. Il enleva la poussière imaginaire de sa toge. Et donne quelques herbes à ce type, à défaut de soigner son obsession, il aurait une meilleur haleine. Il sorti rapidement. Il avait du temps pour lui. Les patients avaient tendance à venir à lui. Et il ne savait ce qu’il avait fait pour s’attirer les faveurs de ces pauvres gens pas très net dans leur tête. Va savoir. Peut-être que lui-même était pas tout à fait normal. Mais il n’avait voulu être un pauvre inconnu qu’on oublie. Ça non. Alors qu’il marchait à un bon rythme, il était attiré par un objet au volume des plus étrange. Curiosité d’un savant à en devenir. Il s’approcha, la main sous le menton. La sondant de son regard. Drôle de chose. Quel était cette chose ? C’était quelque chose qui venait de ces gens arrivé un soir de tempête ? Tant mieux qu’ils soient là en vrai. Les visiteurs sont rares et il se voyait mal conseiller un autre couple de cousins.
« Haaa... » Le bonheur se voyait dans le regard de l'ancien yakuza. Ce petit bruit démontrait à quel point fumait lui avait manqué. Bon ok, ce n'était pas une vraie cigarette mais franchement cette pseudo-ortie, roulé dans une feuille plus ou moins bien roulé lui allait très bien en cet instant. Il avait tellement de bonheur à tirer sur sa clope de substitution.
Il ferait bien essayer ça à Thadas tiens, juste pour voir s'il allait avoir des réactions bizarres comme avec la menthe cheloue.
Pour le moment en tout cas, il profitait surtout de ce petit instant à souffler dans sa cigarette improvisée. Bientôt il trouverait un équivalent au chanvre, il en était persuadé. L'ortie c'était bien, mais pas des plus développée quoi... Il passa une main dans ses cheveux puis sa barbe. Tout ça avait bien poussé... En même temps, ça faisait un bon moment qu'il n'y avait pas fait plus attention. Son regard devient un plus nostalgique. Le temps avançait vite en ce moment. Il avait déjà un nouveau business, il devenait quelqu'un de mieux...
Mince, il commençait vraiment à avoir une vie... posée ? C'était la quarantaine qui approchait ça.
Il redressa son dos quand il remarqua que quelqu'un était devant la devanture. Oh. C'était un curieux ça. Il sourit et avança calmement vers lui, abaissant sa clope derrière son dos pour ne pas gêner avec la fumée. Il s'accouda à la boîte en bois qui était en fait un prototype de machine à coquillage.
« Bonjour, je peux vous aider ? » Son sourire était tout doux, presque serein.
C'était une bonne année, une bonne journée et même une bonne vie. C'est dire.
Il fronça les sourcils, il y avait un trou juste là non ? Alors qu’il était concentré sur cette chose. À défaut d’avoir un nom. Une voix, masculine et brûlée, accompagné d’une odeur d’herbe. On ne trompe que rarement un guérisseur comme lui qui travaille avec ces remèdes naturels. Se demandant ce qui avait de transcendant dans le mélange de ses herbes. Il n’était pas devin et heureusement. Il grogna. Il détestait ses parents qui lui avait enfoncer dans le crâne d’être respectueux. Comme si ça l’avançait vraiment dans son but. Il finit par se relever un peu. Et se montrer un peu plus digne.
« Bonjour, j’observais ce volume des plus étrange. »
Premièrement, ce gars, il était une des personne venue sur l’île. Deuxièmement, il avait vu un dessin, ou un bout de dessin sur la peau. Donc dans d’autres lieux, les tatouages existaient. Deuxièmement, ce type semblait calme presque reposé. Et pour reconnaître la plupart des essences de ces herbes aucunes ne faisaient cet effet. Donc ça venait à partie de cet homme et de ce qu’il vivait. Thudrius analysait souvent les personnes qui croisait son chemin. Cela lui permettait de mieux agir si ces derniers lui demandait de l’aide.
« Pas la peine de cacher vos herbes brûlées, si ça me dérangeait, je ne serait pas l’homme que je suis. »
Il a une bonne posture pour sûr. Il l’a travaillé. Car il serait un sage. Avec tout les savoir qui allait avec et si pour ça. Il devait aussi comprendre et connaître ce que ces gens inventait, il était partant. Il prit une grande respiration. Sa curiosité allait peut-être l’aider dans ses objectifs.
« Et ce volume a un nom et sert à quoi en gros ? »
Pas qu’il envie de copier, il laissait ça aux sculpteurs. Mais juste comprendre comment les choses fonctionnaient, comment elles pouvait réagir face à l’action humaine. Une grotte n’est pas la même si elle habitée par un animal ou humain. Même le plus primitif d’entre eux. Et il en avait vu des allumés qui voulaient revenir à leur racines sous prétexte complètement tiré par les cheveux. Et bon sang, il tenait à ses cheveux.
S'il fut offusqué par la politesse étrange de son interlocuteur, Genzo ne le montra pas. Il tapota juste un peu sur sa cigarette et sourit avec une bienveillance amusé. Il adorait quand des personnes venaient lui demander des informations sur ses créations. Bien qu'il fut ingénieur que l'artisan, il fallait l'avouer. Nashoba avait vraiment un don dans les mains. Il adorerait apprendre d'ailleurs... avec les moyens actuels des Ijobiens. Peut-être que vendre des machines pour les aider les autres sculpteurs en auraient besoin... puis ce serait toujours plus de coquillages.
Il ramena sa cigarette de fortune devant lui, et ne se retient donc pas pour la fumer devant l'homme. Puisqu'il n'avait pas l'air gêné.
« Je vous montre ? »
Après avoir coincé entre ses lèvres la cigarette, il se prit au jeu de faire comme dans les vieilles séries où les mécanos ouvraient les coffres des voitures pour montrer à la petite demoiselle blonde comment ça fonctionnait. Sa main passa du trou tout en remontant petit à petit le système, montrant les pulsions, les leviers.
« C'est une machine gatchapon. Le but est de mettre un coquillage dans l'orifice, faire tourner et en échange une petite figurine de notre collection actuelle vous sera donné. Vous voulez essayer ? Je vous offre la première partie, vous avez une bonne tête ! »
Soulevant un sourcil, intrigué par le système. C’était un drôle d’ensemble qui semblait fonctionner, à l’image des poulies. Mais en plus complexe. Bien plus complexe. La machine n’était pas si compliquée à comprendre. Tout ce qu’il voyait était à présent dans son esprit. En tant que futur savant, il devait être à la page. Parfois bien avant des autres. Cette machine qui servait pour un truc nommé Gatchapone. Pourrait être utile dans l’avenir. Distribuer certaines choses pratiques. Après tout certains de ces patients étaient de l’impossibilité de se déplacer correctement. Autant il était triste autant ça lui faisait une bonne excuse pour aller un peu partout sur cet île et voir les étoiles quand venait le soir. Pourtant il était intrigué par ses mots.
« Une bonne tête ? »
Alors là, c’était la meilleure. Il avait une bonne tête pour ce type. Certains avaient peur de son regard presque grenat, de ses cheveux de la couleur de l’algue. De son tatouage visible. Ou encore du sac qu’il transportait. Mais flatté par ce compliment étrange. Il dépoussiéra sa longue toge. Puis mit sa main droite sous son menton. Un petit effet de style.
« Pourquoi pas si c’est offert. »
Si ça lui plaisait pas, il la donnerait à un patient ou un savant contre une information. Il avait l’habitude de négocier avec diverses personnes. Alors que cet homme avec une âme de commerçant lui propose quelque chose ; peut-être qu’il voulait pousser la curiosité. Sa curiosité. Oui, Thudrius voulait toujours en savoir plus. Mais il savait à quel point les combats avec des enjeux des coquillages pouvaient être nocifs. Si le jeu pour un enfant était en règle général quelque chose de gratuit. Les adultes avaient tout monnayés. Et Il savait qu’il faisait partie de ces adultes. Même si ce n’était pas l’argent qui l’intéressait. Les coquillages n’était qu’un élément plus ou moins important selon la personne en face de lui. Il ne tomberait pas dans le piège. Alors ça non.
Le japonais ne pouvait s'empêcher de lentement sourire devant l'air étonné de son interlocuteur. Il était si peu souvent dit qu'il avait une bonne tête ? Comme quoi, les gens ne voyaient pas plus loin que le regard sérieux du jeune homme. Il n'avait jamais rencontré quelqu'un comme Harushige ou Nashoba pour dire ça ! Avec une main dans sa poche droite, il s'avança pour mettre un coquillage dans la fente prévu à cette utilisation.
Il apporta à ses lèvres la cigarette de fortune et s'abaissa pour croiser ses bras tatoués sur le haut de la machine. Son sourire amusé ne le quittait pas. Il regarda l'homme un peu plus. Il n'était pas d'une des classes les plu hautes, par contre, il ne devait pas non plus labourer les champs. Sans compter qu'il semblait avoir un vrai intérêt pour tout ce qui était nouveau.
Est-ce qu'il allait lui-même comprendre comment fonctionnerait cette petite merveille addictive ?
En vérité, si sa petite machine fonctionnait, il n'aurait aucun problème à réaliser un endroit avec un jeu de cartes, du poker ou du black jack. Il ne resterait pas pauvre ou pire, au crochet de Thadas, le reste de son existence. Le plus simple était de vendre de l'illusion aux gens. Il savait parfaitement le faire. Comme ça tombait bien !
« Très bien jeune homme, tu as juste à activer la roue. »
On aurait vraiment dit une panthère ainsi. Sa queue aurait même pu être observer à l'arrière de son fessier. De l'autre côté l'herbe dans son organisme le rendait beaucoup plus agréable, doux aussi... Il adorait ce qu'il ressentait. Cela lui avait manqué... Beaucoup trop... Il ne manquait qu'un verre de whisky du pays pour conclure à son bonheur.
« Avec un peu de chance, vous aurez un objet qui vous plaira ~ Notre sculpteur est très doué ! »
Il connaissait l’herbe médicinale à brûler, il avait des à priori d’ordre respiratoire pour celle à fumer. Il observa le voyageur avec une curiosité tout à fait légitime. Ses tatouages étaient bien différent de ceux qu’il avait vu durant ses consultations. Le dessin était à la fois sauvage et étrange. Il souleva un sourcil. Il devait juste faire rouler cette roue qui dépassait. C’était aussi simple que cueillir certaines baies.
Il commença à tourner et la machine fit un bruit entre le craquement et une chose qui roule. Plus intrigué, il laissa la roue tranquille quelque seconde, le bruit s’était simplement arrêté. 2Trange. Il fallait tourner jusqu’à quand ? Il n’en savait rien, absolument rien. Il repris le mouvement ce qui réenclencha le bruit. Ça devait les diverses poulies à l’intérieur. Il pouvait comprendre plus ou moins comment ça fonctionne. Il entendit quelque chose tomber. Surpris, il recula un peu. Il vit ce qui ressemblait à une petite noix de coco ou une grosse baie, au choix. Il pencha la tête avnt de saisir l’étrange objet.
« Qu’est-ce que cette chose ? »
Il pouvait pas jouer avec ou la faire rouler, irrégulière, elle partirait dans des directions plus ou moins aléatoire ? Mais finirait immanquablement par se stopper à la première fissure assez grande pour stopper. C’est à dire celle à sa gauche à quelques pas de là. Il l’avait plusieurs fois se produire avec les baies qui lui échappait.
Il mit la boule à hauteur de ses yeux. Il vit une légère fissure qui parcourrait sa circonférence. indianred]C’est cassé votre objet. [/color]»
Il ne savait vraiment pas quoi faire de cette chose. Il ne pouvait presque rien échangé contre quelque chose de cassé. Sauf si ça avait une histoire. Il était fan de ces histoires, il se ferait un plaisir de raconter celle de cette chose coincé dans un mécanisme ingénieux.
Il rit gentiment en voyant le visage de l'inventeur. Il n'était idiot ce garçon mais clairement, il n'avait pas inventé l'eau chaude non plus. Avec un petit air confiant, il lui montra fissure avec son index. Il ne savait pas pourquoi mais en faisant ça, il songea à quel point il avait envie de mettre du vernis. Est-ce qu'il ne serait pas encore plus magnifique avec ? Son cerveau rejoint le nécessaire pour créer cette recette, ralentissant un cours instant sa pensée.
« Là, cette magnifique petite fissure vous permets de briser la coque.Votre présent se trouve à l'intérieur jeune homme. »
Il se redressa en dandinant son cul sur la droite plus la gauche, oh bon dieu mais quelle bombe il était. Tu peux pas test mon cœur. Il souriait toujours comme la fameuse diva qu'il était.
« Alors jeune homme ? J'ai hâte de voir si ça va te plaire. »
Il amena sa pipe à son visage et tira très calmement dessus. De petits ronds sortit de sa bouche et il en fut clairement fier.
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pu s'amuser à en faire. Dieu que fumer lui avait manqué.
Le futur savant souleva un sourcil. Voilà un coffre bien petit pour y mettre un objet. Car c’était à ces yeux ce qu’était pour le coup cette chose. Il y avait un trésor dedans à ses dires. Les choses petites pouvait être infiniment précieuses. En tant que guérisseur, il le savait mieux que personne. Il ouvrit la chose sans se poser plus de question. Son regard se faisant froid. Il devait donc faire face à une création d’un artiste sûrement local. Lui qui voyageait beaucoup , il ne voyait pas l’intérêt de se trimballer avec ce genre de choses. Inutile au possible. Il vit un petit objet en bois sculpter finement. Il ne savait pas s’il devait remercier la pauvre crétin que s’était fait enroulé par ce fichu serpent.
Ce n’était pas un animal, en tout cas, ça n’y ressemblait pas. C’était plus comme si on avait avait tenté d’imiter une plante, tout laissant assez de place pour quelque qu’on pouvait trouver sur les rebord des plage. Pas un coquillage, mais autre chose. Il montra l’objet avec un visage qui se voulait neutre, mais il était curieux.
« Pour le moment, je me pose un tas de question, mais je crois que ça pourra être utile. Au moins, je n’aurai pas me charger de quelque chose de futile. Parce que je n’ai que faire de choses de ce genre. »
Thudrius serait un sage et il fera tout pour y parvenir, même embrasser les pieds des pauvres s’il le fallait. Ne voulant pas plus passer pour moins intelligent qu’il voulait être.
« Et je vous prie de me traiter comme un adulte, je ne suis pas né de la dernière tempête monsieur. »
Il parlait de façon posée. Comme l’adulte responsable qu’il était. Mais au fond de lui, il avait horreur qu’on le traite comme un enfant. Il était bien plus que ça. C’est parce qu’il ignorait des choses qu’il posait des questions. Plus en saurait, plus sa place serait assurée.
« Harada. Monsieur Harada. » Son visage exprima une forme d'amusement.
La fumée lui donnait à ses poumons un nouvel essor. Il se détendait clairement malgré la logique de la conversation. Le prenait-il pour un idiot ? Non pas vraiment, il ne le connaissait pas et au contraire au vu de sa curiosité, il pencherait pour un scientifique. Si on rajoutait à ça le petit tacle sur l'herbes, que dire ? Il n'en attendait pas moins de quelqu'un et ça lui plairait assez d'avoir ses retours.
« Posez moi vos questions, j'y trouverai des réponses sur le moment ou plus tard. »
Le bras du borgne se croisèrent contre son torse. Il avait certes une taille très moyenne, mais il se savait bien plus sec qu'on ne pourrait le croire à la base. Il avait bien travaillé ses arguments et ça donnait à sa carrure un quelque chose entre le bulldog et le trapéziste.
« Je ne vous vois pas comme un gamin en insultant votre intellect, mais bien en le complimentant. Seul les enfants ont un esprit assez vif et curieux pour observer les mécanismes et la science d'un point de vue exemplaire. »