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Joaquin
Caractere
Dynamique, méthodique, observateur, autant de qualités qui font un inspecteur de l’hygiène parfait ! Joaquín y correspond en tous points, en plus d’une propension à être toujours à l’heure. De manière générale, c’est un homme qui soigne ses paroles et sa présentation, car son métier lui colle à la peau. Très prévoyant, il évalue toutes les possibilités et imagine toujours le pire pour mieux s’y préparer ; son anxiété le conduit à peser éternellement le pour et le contre, quitte à perdre dix minutes de réflexion avant d’agir (ou à ne pas agir du tout). Néanmoins, si vous vous trouvez en difficulté, vous pourrez être sûrs que Joaquín aura toujours un plan dans un plan. C’est aussi un véritable mom friend, du genre à avoir des tampons dans son sac « au cas où, pour dépanner ».
Si Gabrielle Solis est évidemment sa desperate housewife préférée, on le décrirait plutôt comme une Bree Van De Kamp, les problèmes d’alcool en moins. Bien sûr, il apprécie toujours un petit cocktail devant sa série préférée - Desperate Housewives, donc. Et comme dirait Mary-Alice : « il n’y a rien de plus trompeur qu’un sourire. »
Celui de Joaquín cache généralement une angoisse à toute épreuve, habituellement calmée par les ronrons de son chat, Pepino. Mais depuis le naufrage, le petit matou est à des kilomètres de lui, il n’a plus le loisir d’utiliser sa queue touffue pour se faire une moustache. Il lui arrive donc régulièrement de s’isoler pour faire des crises et chouiner : sur Egún, l’ordre et la propreté, nécessaires à l’homme pour être un minimum serein, sont tout bonnement absentes, ses nerfs sont mis à rude épreuve. Beaucoup de son énergie est dépensée à garder une façade forte, car il s’efforce de devenir quelqu’un de confiant - fake it until you make it. Et puis ça ne lui ressemble pas de partager ses peurs et ses pensées privées.
Grâce à ses études, il a des connaissances théoriques dans des domaines variés allant du son à la biochimie, ce qui lui permet de paraître responsable et assuré dans ses dires, et d’arriver dans la plupart des cas à obtenir ce qu’il veut. Manipulateur, diraient certains ; attentionné, corrigerait-il. Il a à cœur de veiller sur les autres, en particulier les enfants, même si ceux-ci sont incapables de voir ce qui est bon pour eux. La majeure partie de son expérience académique ne lui est en fait d’aucune utilité pour la survie sur l’île, si ce n’est pour insupporter ses camarades à coups de monologues moralisateurs.
À ses yeux, les autres voyageurs ne se sentent pas assez concernés par leur situation ; Joaquín, lui, s’intéresse de très près à l’île et à sa civilisation. C’est à la fois une façon d’occuper son temps et d’entretenir l’espoir de trouver une échappatoire. Curieux de nature, il étudie tout ce qu’il rencontre et note tout ce que les Ijobiens veulent bien lui conter. Mais surtout, il est incapable d’abandonner l’idée de retrouver New York et sa famille ; dès qu'il le peut, il réfléchit à des arguments pour convaincre la reine de les aider à quitter Ijọba. Lorsqu’il rentrera à la maison, il publiera peut-être le premier livre sur la culture ijobienne à l’international. Mais avant, il s’occupera d’incriminer le capitaine Crook, et à cet effet il questionne régulièrement ses compagnons de voyage pour récolter des infos sur l’escroc.
Identité
Physique
en surpoids, plutôt trapu
noirs, épais et bouclés, il les coupe courts mais essaie de garder du volume sur le front pour gagner quelques centimètres
yeux noirs légèrement saillants, vifs
aucune, il ne se permet pas ce genre de fantaisies et s'avèrerait sûrement beaucoup trop douillet pour supporter tatouages et piercings.
classique et sobre. vieillot, en fait. il ne porte jamais de couleur car il n'aime pas attirer l'attention. la seule fantaisie qu'il se permette est le pendentif de croix chrétienne reçu pour son baptême.
Joaquin tenait beaucoup à ses mocassins en cuir, malheureusement il avait laissé ceux-ci sur le bateau pour ne pas les abîmer... Il est donc pieds nus, ou porte les honteuses sandales tressées qu'un ijobien lui a prêtées.
Histoire
En somme, les conditions d’hygiène et de sécurité sur la croisière organisée par The Holiday Scam® sont désastreuses et proches de l’inconscience. Après vingt-et-un jours passés sur le navire Wreck au détriment de ma propre santé, je n’ai toujours pas pu m’entretenir avec le capitaine, responsable principal de la traversée, qui semble éviter toute interaction avec moi. Devant la qualité déplorable des infrastructures, détaillée dans le rapport de quatre-vingt-seize pages ci-joint, une telle attitude ne me surprend pas, mais je vous prie d’envoyer au plus vite un rapport aux autorités, afin de préserver les employés (c’est-à-dire l’étrange Capitaine Crook qui, selon moi, doit être protégé de lui-même) et les voyageurs des dangers matériels, physiques, biologiques, ergonomiques et psychosociaux que j’ai pu constater.
Bien à vous,
M. Joaquín Romo.
Cette lettre n’était jamais partie, prenant la poussière (où plutôt le sable) dans la poche de Joaquín, qui la relisait de temps à autre en souvenir de la civilisation qu’il connaissait. Non pas que la vie au palais lui fut insupportable - non, c’était bien mieux que les précédentes semaines à dormir sous la pluie et manger des insectes. Mais… Voilà plusieurs mois que personne ne l'avait plus appelé M. Romo et, n’ayons pas peur des mots, ça lui manquait terriblement. M. Romo représentait tout le contrôle qu’il avait durement acquis dans sa vie de tous les jours. La sécurité de l’emploi, et avec elle sa sécurité matérielle, le respect qui lui était dû, et surtout le contrôle hygiénique de la situation.
C’est vrai qu’avec les relations tissées entre les voyageurs, il aurait été étrange de ne pas s’appeler par leurs prénoms, mais tout de même : lui, il avait rejoint la traversée pour le travail.
Devant une telle accroche, il n’avait pas fallu beaucoup d’arguments pour convaincre son boss qu’une enquête était nécessaire. Le nom même de la compagnie et du navire laissaient présager le pire. Si seulement ils n’avaient pas été abandonnés sur cette île, il aurait mis illico Crook derrière les barreaux - enfin, il aurait envoyé son rapport, quoi. Joaquín aurait peut-être mieux fait de cacher la raison de sa présence sur la croisière… Et si Crook avait abandonné tous les voyageurs juste pour se débarrasser de l’inspecteur de l’hygiène ?
Ce dernier n’osait pas évoquer cette possibilité avec ses compagnons d’infortune, mais la culpabilité faisait son nid dans son cœur, sentiment qui n’avait alors jamais été associé à son métier. Jusque-là, c’était presque un honneur pour lui et sa famille.
« Mon petit-fils, employé du gouvernement ! » s’était écriée sa grand-mère quand il avait obtenu son poste.
Ses grands-parents avaient émigré depuis le Mexique à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Âgés d’à peine 18 ans, ils s’étaient établis au Texas et avaient été naturalisés en 1939, juste à temps pour que sa grand-mère s’engage et devienne mécanicienne au sein de la Women’s Army Corps ; elle y était restée pendant toute la guerre et jusqu’à ce qu’elle tombe (enfin, aurait ajouté papi) enceinte en 1955. Après ça, elle était devenue femme au foyer et avait élevé sa fille unique, Luisa, jusqu’à ce que le chef de famille décède : l’enfant alors presque majeure, la famille avait vendu la ferme et était partie s’installer à New York, dans le Queens. À l’époque, très peu de monde était prêt à engager une femme dans la mécanique, alors la grand-mère s’était débrouillée comme elle avait pu pour joindre les deux bouts au black, jusqu’à ce que Luisa rencontre son futur mari. Belle-mère et beau-fils s’étaient alliés pour ouvrir leur propre garage automobile. La vie était alors devenue plus facile pour la petite famille, d’autant que Luisa avait, elle aussi, trouvé un travail comme femme de chambre ; le temps était idéal pour une nouvelle arrivée : et c’est dans ce contexte qu’était né Joaquín, en 1985.
Son père était très pris par le garage, il fut surtout élevé par les deux figures maternelles de la maison et couvé, voire surprotégé par sa mère pendant ses premières années. Elle eut beaucoup moins de temps à lui accorder après l’arrivée d’un, deux, trois, jusqu’à six adelphes ; il obtint dès lors une certaine autonomie. De nature angoissée et responsable, Joaquín n’en fit pas grand-chose, aidant surtout à élever ses frères et sœurs. Il s’appliquait notamment à garder la maison propre et rangée, une tâche presque impossible avec en permanence deux enfants en bas âge à gérer. Le ménage et le bricolage lui donnaient l’impression d’avoir un certain contrôle sur le chaos ambiant. Au fil des ans, il devint plus proche de sa grand-mère, qui lui donnait ses astuces dans ce domaine, ainsi qu’en cuisine ; activité qui agaçait sa mère pour une raison compliquée : en 1990, alors que Joaquín n’avait que cinq ans, Julio Rivera avait été retrouvé mort dans le quartier. Un jeune latino gay tué par une bande de skinheads à quelques rues de là. Terrifiée, et malgré le mouvement activiste queer qui avait résulté de cet événement tragique, Luisa s’efforçait de gommer l’homosexualité de son fils ; alors ses passe-temps étaient trop “féminins” à son goût. Pourtant, Joaquín n’aspirait qu’à faciliter la vie de sa mère en maintenant la maison, et à faire perdurer les traditions familiales en apprenant à faire les enmoladas d’abuela.
Luisa appris à son fils à passer inaperçu, à s’assimiler le plus possible à la société américaine, à être présentable en toute circonstance et à ne jamais faire de vagues ; aujourd’hui encore, et malgré ses efforts pour gommer ces conseils néfastes, il en reste encore des traces chez Joaquín. Aucun d’entre eux n’empêcha les remarques racistes, homophobes et grossophobes, la violence physique qu’il rencontra à l’école, puis au lycée. Il savait qu’il était gay - pour être honnête, il l’avait toujours su, surtout avec l’épiphanie notable que constituait Keanu Reeves - mais il n’agit jamais en ce sens. Il s’autorisa à être amoureux tant qu’il ne l’avouait à personne, feignant plutôt être intéressé par les filles. Ce n’est qu’à la fac, hors du regard maternel, qu’il eut enfin des aventures avec des hommes. Mais il ne fit jamais de coming out, ne rendit jamais aucune relation officielle, ne tint jamais la main d’un amant en public.
« Quand est-ce que tu vas ramener une gentille fille à la maison ? » demandait régulièrement Luisa. Jamais, ne cessait de chuchoter Joaquín en lui-même.
Pour autant, il n’était pas malheureux. Dans ses souvenirs, son enfance était colorée, joyeuse ; il passait sous silence les coups et les mots douloureux de ses bullies pour se concentrer sur l’amour qui l’avait entouré. Pour chaque ennemi à l’école, il avait un ami dans son quartier. Jackson Heights était alors lieu de résidence d’une grande partie des latino-américains, Joaquín jouait tous les soirs dans les rues avec ses voisins, copiait les devoirs de ceux qui allaient à la même école, apprenait à faire du vélo ou du skate auprès des autres. Les parents se relayaient pour surveiller et nourrir les gamins, si bien que tout le monde se connaissait et se soutenait. C’est ce filet de sécurité qui avait plus tard permis à Joaquín d’obtenir un prêt étudiant pour aller à la fac, car un voisin connaissait le banquier et s’était porté garant. Grâce à lui, il était devenu M. Romo, détenteur d’un master en santé publique et inspecteur de l’hygiène et de la sécurité.
À bien y réfléchir, n’était-ce pas techniquement aussi la faute du voisin si le brillant M. Romo se retrouvait perdu sur une île ?
Mais peu importe à qui la faute, finalement. L’important était de trouver une solution ! Sur le pont glissant du Wreck, Joaquín arrivait à surveiller chaque voyageur, protégeant tant bien que mal les plus vulnérables (certains enfants avaient embarqué sans adulte pour les superviser, vous y croyez, vous ?) et empêchant les autres de tomber dans la piscine - qui, on le rappelle, n’avait jamais été remplie et constituait donc un risque de chute mortelle de tous les instants. En revanche, sur Egún, la vie était un vrai calvaire. Forcé de marcher pieds nus dans le sable et dévoré par d’énormes moustiques auxquels il était allergique, l’inspecteur de l’hygiène trouvait difficilement sa place. Exit le flirt avec le bel animateur de la croisière, Bartie, et les soirées à regarder Desperate Housewives sur sa tablette avec un petit verre de blanc ; on attendait de lui qu’il fasse de la survie dans un milieu terriblement hostile, et il ne pouvait plus assurer la sécurité des vacanciers : tout le monde s’était dispersé pour construire des abris dangereux avec des matériaux inconnus. Tant bien que mal, il s’efforçait de contrôler les constructions, mettant en garde et agaçant ses compagnons d’infortune, sans pour autant participer aux travaux. Après tout, il était surtout habitué à superviser.
Enfin bref, personne ne cherchait de moyen pour quitter l’île et, en prime, lorsque l’ouragan avait frappé, tout leur dur labeur avait été détruit. Au bout d’une semaine à penser que le ciel leur tombait sur la tête, Joaquín avait constaté que certains voyageurs manquaient à l’appel. Il était sûr qu’ils avaient péri, soit parce que la tempête leur avait envoyé une planche mal poncée dans la tête, soit par ingestion de plantes toxiques. Dévorés par un animal sauvage ou noyés, peut-être. Les éléments mortels s’amoncelaient autour d’eux, et personne ne semblait vraiment s’en inquiéter à part lui. La bonne humeur et l’enthousiasme général l’horrifiaient.
Avec encore plus d’horreur, il avait vu quelques mois plus tard la majeure partie de l’équipage suivre les soldats de la reine Ayaba, lorsque ceux-ci étaient venus les « guider » jusqu’au palais : cette population autochtone était donc inconsciente, elle aussi ? Accueillir des étrangers au sein de leur société coupée du monde risquait d’importer des maladies inconnues et de décimer leur population ! À sa grande honte, Joaquín n’avait pas protesté longtemps, car il était tiraillé par la faim et piqué de curiosité pour ce monde inconnu. Heureusement pour les Ijobiens, personne ne s’était avéré porteur de virus parmi les voyageurs. Le retour à un niveau de vie un peu plus sûr le rassura quelque peu, mais pas assez pour renoncer à tout espoir de retour à New York. Pour autant, il faisait de son mieux pour s’assimiler à la civilisation ijobienne et ne froisser personne.
À présent qu’il faisait partie d’une communauté inédite, il y avait encore moins de chances qu’on l’appelle à nouveau « monsieur ».
also j'ai écrit cette fiche en rewatchant desperate housewives et j'ai repéré une incohérence genre s01e06 gabrielle gare sa voiture avec le frein à main alors que plusieurs saisons plus tard elle sait pas conduire une boîte de vitesse, BREF