Tout ce qui est précieux ne brille pas forcément. [Ninlil]

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Makimita

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Ven 29 Mai - 20:21

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Tout ce qui est précieux ne brille pas forcément.

Tap, tap, tap... le bruit de mes pas sur le sol terreux, rythmé par le battement de mon coeur dans mon thorax, me donne l'effet d'une mélodie privé. Ting tong... mes boucles d’oreille lourdes tintinnabule contre le bijoux de métal qui orne mes cheveux d'or et laisse visible mon visage au trait fins. Ffffff... le bruit de la brise légère dans les feuilles et le long de ma peau... frrrr... le froissement de mes étoffes contre leur semblable ou contre ma peau...

je ne parle que des bruits qui enivre mes sens, délaissant le bruit puissant et régulier de ceux qui s'entraîne. L'odeur salé et acre de leur sueur m'est portée par la brise, accompagné du doux parfum iodé de la mer, ou encore celui des fleurs. L'air est humide et lourde aujourd'hui et ma peau est grandement dévoilée et offerte a la caresse de l'air.

Je frisonne... J'ai avec moi un panier tressé par mes doigts, contenant des offrandes pour les autels des dieux. Pieuse, c'est ainsi que l'on pourrait me nommer... Mes pieds nues m'indique le changement entre le sol du village et celui plus humide du premier Autel... Iseda. Comme a mon habitude, je me place délicatement a genoux, souriant en chantant pour mon plaisir de ma voix haute perchée.

Je n'ai pas muer... et j'estime cela être une chance de par le son cristallin de ma voix. Je fais selon mes aises, ignorant qu'une autre que moi rejoins ce lieux de culte... Je dépose les pains aux fruits enroulé dans la feuille d'un bananier, mesurant chacun de mes gestes dans le but de ne rien laisser choir ou commettre une irrespectueuse maladresse.

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Invité

Dim 7 Juin - 19:45

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🜍

Aisiki n’a pas changé d’un poil, et tu ne t’es jamais attendue à ce que ce soit le cas. Il y a bien une époque où tu aurais évité de t’égarer entre ses broussailles et ses bosquets de ronces et d’épines. Elle est révolue, non pas parce que tu as lâché prise, mais plutôt parce qu’il faut être déraisonnable pour ne pas répondre à l’appel de l’argent —encore moins quand y’a des chalands périodiques à ajouter à son agenda. L’art d’une braderie salutaire est dans le verbe, le paraître et la séduction, et, si ta verve farde grandement tes besognes, t’es pas satisfaite de ton premier échange —tu visais plus de chiffres. Les ventes de ce matin ont tout juste suffi à couvrir une marge de frais sur tes obligations, mais tu espères pouvoir miser sur le lendemain, sinon le surlendemain afin que ton déplacement puisse t’être bénéfique. Mais trêve de disputatio et de soliloques : pour l’heure, tu t’accordes un moment de répit.

Le temps est clément, le village est déjà fébrile lorsque tu foules des reliquats d’alluvions. Tu as troqué tes apparats contre une caftan de lin béryl afin de pourvoir à une plus grande liberté de mouvements ; et tu as relâché un chignon qui n’a arrangé en rien ta tempérance apparente. Avant de t’en aller rejoindre l’autel d’Iseda, tu couvres tes épaules d’un châle : tu n’aimerais pas être surprise par une brusque chute de température. Tu apportes avec toi une petite idole votive ainsi que d’autres présents éphémères —et de l’encens, entre autres—, et, enfin, tu quittes le village.

Tu pensais que tu serais seule. Toutefois, en t’engageant sur le sentier menant à la crédence, tu perçois un voix séraphique qui t’intime à la plus grande discrétion. Non pas que tu aies quelques penchants voyeuristes, mais l’air te paraît si agréable que tu t’interdis d’interrompre cette stance. Aussi, tu n’oses pas t’approcher davantage, jusqu’à ce que sa voix s’édulcore dans son offrande. Tu as hésité à t’engager, de peur de déranger, avant de t’exposer après moult remous intérieurs.

Tu t’annonces une fois à sa hauteur. Tu ne la connais pas et, si ce n’est la crainte d’être indiscrète, tu as déjà l’impression d’être à l’aise en sa présence.

— Je n’ai pas pu m’empêcher de vous écouter, murmures-tu, toujours debout, les bras occupés par tes hommages. J’espère que je ne vous dérange pas...

Et, ce faisant, les secondes s’écoulent —comme si tu as tacitement requis le droit de rester à ses côtés—, avant que tu ne t’agenouilles à ton tour. Tu ne prieras pas tout de suite, pas tant qu’elle n’aura formulé ses vœux à Iseda. Ensuite, tu veilles à faire entendre tes oraisons en présentant les biens que tu as apporté avec toi. Sans t’accaparer de l’espace, tu disposes le fruit de ton labeur et tu fais brûler de l’encens.

Sitôt que tu as terminé, tu cherches ta vis-à-vis du regard. Tu l’observes davantage, quoique tu n’aimerais pas paraître indiscrète. Son regard semble lointain —est-elle non-voyante ?—, ses traits fins soutiennent la sérénité qui se dégage de son être. Tu reprends :

— J’ai été impolie, je ne me suis pas encore présentée… je m’appelle Ninlil, et vous ?

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