Karah s’était levé ce matin avec une envie soudaine, il n’avait pas vraiment besoin de branches pour sculpter. Mais peut-être qu’un tour loin du village lui ferait du bien. Il ferait peut-être des plus belles choses. Cette envie, il la gardait pour lui, il savait d’avance ce que son père dirait de ça. Il lâcha un soupir avant de vérifier qu’il avait bien son couteau. Il marqua un mot à l’intention de ceux qui viendrait dans son atelier. Donc son père finirait par être au courant de son excapade impromptue. Il fila en vitesse en dehors de Isokan. Il sentit un frisson le parcourir. Une sensation qu’il catégorisait comme positive car malgré lui, elle l’encourageait à aller plus vite.

Se laissant guider par seul ses pieds et ses envies, le jeune artisan voyagea un moment dans les terres, devenant de plus en plus sauvage pour finir par engloutir malgré lui les champs en devenant une forêt épaisse.Avec délicatesse il écarta une feuille et chercha un chemin plus ou moins sûr. L’endroit était plein de bonnes vibrations. Il le sentait. Une sensation de liberté, celle que tout pouvait arriver. Il pouvait comprendre que certains gens pouvaient se perdre. Peut-être étais-ce son cas ? En tout cas, il fini par y croire. Les paysages sauvage avaient laissé place à une ville. Une ville qui semblait agitée. Il pouvait sentir des odeurs, voir de jolies couleurs et aussi les gens qui semblaient l’attendre. Mais était-il légitime dans cet endroit ? Il était certes un artisan. Mais pas sûr qu’on voit d’un bon œil son escapade si loin de Isokan et son marché. Donc, il garda ses mains dans ses poches. Plus curieux de voir ce qui se vendait et l’art que faisait d’autres gens. Il sourit grandement.

« Un autre village, une autre ambiance… En tout cas, il y a de jolies choses. Je dois aavoir un peu de coquillage, peut-être que si je reporte un truc, mon père sera content. Peut-être... »

Karah se gratta le menton songeur en marchant dans la foule criante et agitée.  

Karah est impressionné par le choix qui s’offre devant ses yeux. Il sourit en sachant qu’il pourrait s’inspirer. Il tâchais de retenir les détails sur certaines œuvres. Dont certaines étaient faite de bois. La matière qu’il travaillait. Curieux, il s’était penché avant d’être rattrapé par la réalité et la voix d’un jeune homme. Douce et un peu timide, il lui fit un immense sourire.

« Oh, je viens de cet endroit, ça sera simple pour moi de t’y conduire. Enfin, ça sera plus simple que simplement indiquer le chemin. Il ne faudrait pas que tu te perde. J’espère que tu seras patient par contre. Parce que c’est évident que tu es fatigué. Si on s’écartait un peu du tumulte pour parler tout les deux. J’ai vu un coin pas loin qui me semble idéal. Enfin, si tu veux bien. Je ne veux en aucun forcer ton choix. Donc soit tu campe ta position, soit tu prends le prends parti de prendre soin de toi. »

Paradoxal quand on savait que lui-même ne savait pas où était ses limites. Karah lui fit un sourire qui se voulait rassurant. Pas sûr qu’il soit utile, mais ça venait du cœur.

« Je t’ai tutoyé sans te demandé si pouvais le faire désolé, je suis désolé. Je me nomme Karah, artisan d’Isokan pour te servir. »

Karah ponctua sa phrase d’un petit rire. Sa bonne humeur bien visible sur son visage. Au moins, il avait une bonne raison d’être venu. Car chaque rencontre pouvait être un précieux trésor, c’était ce que ces enseignants avaient dit en tout cas. Il se dirigea lentement vers l’endroit calme de cette ville. Il avait bien vu l’état de l’autre. Mais ces connaissances en guérison étaient limités. L’artiste vérifia que l’autre le suivait. Il sortit de ses poches des baies.

« Tiens ! »

Il les tendit à l’inconnu. Il les offrait sans rien demander en retour.

Karah sourit avec douceur, il avait devant lui un futur scribe qui avait sûrement l’ambition de coucher sur le papier les événements actuels. Ces gens venus d’ailleurs l’intriguait ujn peu. Peut-être qu’une prochaine rencontre lui ferait oublier son conflit avec cet homme qui avait mal traité un arbre. Il voulait revoir sa famille. Il pouvait comprendre l’attachement qu’éprouvait ce jeune homme. Sa tendresse ne fut que plus visible sur son visage. Alors qu’il le remerciait, l’artisan secoua sa main.

« Ce n’est pas grand-chose. Juste des fruits que j’ai trouvé en chemin. Pas besoin de me donner quelque chose en échange. »

Par simple curiosité, je prenais la pâtisserie, j’en avais jamais vu des comme ça avant. Les préparation de Isokan ne ressemblait aucunement à ça. Il sourit, Karah n’avait rien à perdre à goûter. Il était curieux du goût que ça pouvait avoir. Il partagea la chose avec un petit sourire la chose.

« Je veux pas être le seul à profiter de cette chose. En tout cas, c’est la première fois que je vois ça. Je suis intrigué. Sur ce, Bon appétit ! »

L’artisan mordit sans une ombre d’hésitation son morceau à pleine dent. Le sucre de la pâtisserie lui faisait plaisir. La pâte était légère et un peu fruitée. Il était content d’avoir vécu pour avoir mangé une espèce de nuage mangeable. Il rit un peu.Il avala la sucrerie délicate, afin de ne pas parler la bouche pleine.

« Merci c’est vraiment bon, ça se nomme comment ? Il faudra que je passe à Alafia pour en goûter à nouveau un jour. Peut-être un jour y aller... Mais avant tu dois rentrer à Isokan. Dis-moi quand tu te sentira de reprendre sans que tu souffre de ton état. Même si le chemin ne va pas s’envoler, il n’est pas de tout repos. La forêt épaisse risque de nous mettre à l’épreuve. »

Karah ne mentait pas quand il disait cela...

Karah ne serait pas le genre d’homme à forcer quelqu’un. Certains diront qu’il est trop gentil. D’autres diront que c’est juste quelqu’un qui évitait les conflits à tout prix. Les deux étaient vrais comme faux. Mais tant que l’artisan était heureux, tout allait bien au final.

C’est donc sans surprise qu’il découvrait que cet homme était fatigué. Ce ne serait pas pour maintenant le retour à Isokan. Il pouffa doucement, avant de s’installer à ses côtés. Il n’était particulièrement fatigué. Mais il devait accorder le temps qu’avait besoin cet homme pour reprendre la marche. Curieux, Karah se demandait ce qu’était la vie de scribe en vérité.

« C’est quoi la vie de scribe ? J’en ai entendu que vaguement parlé. Mais je n’ai pas eu la version de quelqu’un travaillant dans le domaine. »

Le jeune artisan se disait que c’était bien beau de se reposer ici, mais ce n’est pas un endroit où il pourrait dormir par exemple. Il savait ce que cet homme entendait par repos.

« Vous désirez quel genre de repos ? Car pour un simple repos de vos jambes, cet endroit est bien. Pour d’autres genre de repos, il faudra un peu marcher. J’en suis navré… Ne vous excusez pas pour ça. C’est normal d’attendre un peu avant de reprendre la route. J’ai beau être un artisan débutant. Je peux comprendre ce que vous ressentez en quelque sorte. »

Si on oubliait son côté aventurier qui allait devant des dangers plus gros que lui, il restait un artisan... Il sourit doucement et posa un regard sur le ciel si bleu et clément. Karah n’aurait pas à se mettre à l’abri d’une éventuelle pluie qui étaient souvent bien violente.

Il aurait bien commencé à sculpter, mais il n’avait que son couteau et pas de bois sur lui. Donc, il garda un regard sur les environs, vraiment cet endroit était tranquille, un peu pluis loin de l’agitation de la ville.

Karah écoutait l’homme lui raconter ce métier. Écrire toute la journée, il savait écrire, comme tous les personnes de son âge avec un minimum d’éducation. Il avait beau être naïf sur beaucoup de choses, il en savait d’autres. Des histoires et des exploits d’autres, il devait en avoir beaucoup entendu. Ça avait un côté enchanteur, mais le jeune artisan ne s’était jamais vu dans ce genre de carrière. Parce qu’il était parti trop souvent à l’aventure, ce qui explique sa présence ici d’ailleurs. La curiosité était réciproque. Le jeune homme au regard de la couleur de l’océan rigolait un peu avant de le regarder avec gentillesse.

« Vous n’êtes pas inculte, il faut juste qu’un artiste raconte un peu sa vie. Je ne suis pas un expert, mais je dirai que chaque artisan est différent. On travaille pas tous sur le même matériel. Certains font des dessins, d’autres des vêtements, et il y a des gens qui comme moi font des sculptures en trois dimension. J’ai une préférence pour le bois d’ailleurs. Comme vous avez besoin de repos, on va rester ici afin de permettre vos jambes de se reposer. Être un artiste demande beaucoup d’imagination et d’observation. C’est parfois fatiguant et certaines créations ne sont que le temps d’un instant. Tout dépends avec quoi l’artiste se sent à l’aise. Vous connaissez donc beaucoup d’histoires alors ? C’est trop bien. Vous avez pu voir certains de mes collègues au marché. Mais pour mon art, voici un petit échantillon. »

Karah sortit de ses poches une petit sculpture de bois, elle représentait un poisson de la tête à la queue, il y avait beaucoup de détail, il avait presque l’air d’être réel. La chose qui le différenciait des vivant c’est le manque de mouvement et de couleur. Il sourit et le rangea dans ses poche après quelques instants.