À la croisée des mondes
Like in endless dream
I am dancing with the beast
Faster and faster
Spinning in this twisted feast
I am dancing with the beast
I am dancing with the beast
Faster and faster
Spinning in this twisted feast
I am dancing with the beast
Et soudain. Le drame ! Voilà maintenant quelques jours que l’Apocalypse selon Saint Crook a eu lieu. Une formidable. Non, prodigieuse et dévastatrice tempête a frappé l’île de plein fouet. Un ouragan fourbe et cruel qui nous condamne à des vacances forcées et prolongées jusqu’à l’arrivée des secours. Si secours il y a… Nous étions tranquillement en train de trimer pour la dernière trouvaille débile de notre capitaine : une course d’orientation à la con quand tout cela s’est produit.
Une fois que le veut s’en est allé finalement, nous avons joint la plage pour tenter de prendre des nouvelles de ceux qui n’étaient pas avec nous. Surtout d’appeler à l’aide depuis le bateau. Après avoir enduré la tempête au milieu de la forêt dans le campement de survie organisé par le capitaine. Capitaine désormais aux abonés absents d’ailleurs. Ce n’est hélas pas le seul. Une fois sur la plage ceux qui ont eu le courage de rebrousser chemin, dont moi, avons constaté avec horreur la disparation du bateau. De nos affaires et bien sûr, plus aucun des appareils que nous avions sur nous ne fonctionne. Génial !
C’est ainsi qu’on s’organise comme on peut. Voyant avec une certaines inquiétudes le niveau de nos vivres diminuer dangereusement. Et soudain, tous les mâles qui se sentaient ô combien virils fuient se cacher on ne sait où quand on soulève l’idée qu’il va bien falloir finir par chasser ! La crainte se mêle alors à la lassitude de devoir composer avec une bande de bras cassés. Va-t-il falloir que j’aille le faire moi-même ? Moi, la naine de un mètre cinquante-deux ? Pour le moment, j’aide comme je peux au camp. Notamment en surveillant les petits bouts de la croisière.
Toutefois, ne supportant plus de rester à ne rien à part la nounou. J’ai décidé de m’aérer l’esprit en partant à l’aube en excursion en forêt. Après avoir laissé un petit mot à mon amie Alisha pour la prévenir que je ne rentrerai sans doute pas avant la soirée. Chapeau. Lunettes de Soleil sur le bout du nez. Maillot beige qui laisse entrevoir un large décolleté. Short marron et converse. Boussole à la main. Me voilà Lara Croft. En réalité, je ne sais trop ce que je cherche. Peut-être juste à fuir tous les autres incapables. J’aurai pu convier Alisha, mais j’avais besoin de me ressourcer. Être seule avec moi et mes seules pensées.
Des heures et des heures de marches. Moi qui suis peu sportive, j’admets que cela fait du bien au corps et à l’esprit en ces heures troublées. Je n’ai rien trouvé de notable. M’éloignant des bêtes et ne sachant trop quel fruit cueillir. Alors que l’après-midi est bien entamé et que je songe à rentrer. Certes bredouille, mais ressourcée. Voilà que je tombe nez à nez avec une chaine de montagne. Tiens, tiens. Je ne savais pas qu’il y avait des montagnes sur l’île. Intriguée, je m’avance. Bien vite, je découvre quelque chose qui m’intrigue encore plus. Une fissure.
A l’entrée de la fente, je jette un œil. Rien que les ténèbres y règnent. Légère moue contrarié, les lampes ont cramées avec les autres appareilles. Fouillant alors dans mon sac, j'en sors un briquet emprunté à l'un des voyageurs pendant la tempête. Rangeant par la même occasion la boussole et reposant mes lunettes de Soleil sur mon décolleté. Je fais un pas. Puis deux. Il me semble que ce n’est qu’un couloir sans fin. Dans une montagne ? Le mystère s’épaissit. Le chemin semble assez peu large. Aussi bien curieuse qu’anxieuse, il me faut quelques secondes pour faire le pour et le contre. Finalement. Je pénètre dans la grotte et son couloir. J'avance doucement à la lueur vacillante de la flamme. Je n'y vois pas bien loin. Un pas après l’autre, je ne saurai pas même dire si je suis à la moitié ou encore à l’entrée. Surtout, il y a quelque chose qui attire mon attention. Alors que la lumière danse sur les parois... Des peintures ! Des peintures sur les parois ! Par Ahura-Mazda ! J’écarquille les yeux de stupeur face à cette découverte et ce que cela sous-entend. L’île aurait donc été habité ? Peut-être même l’est-elle toujours ? Non, non. Nous le saurions ! Mais nous ne savions pas pour cette grotte. Ces œuvres. Tous d’animaux et quelques Hommes seulement. Comme Lascaux. Dans un style sobre. L’historienne qui dormait en moi vibre de joie devant cette découverte.
Alors que j’admire ces œuvres, pestant contre mon impossibilité à prendre des photos depuis que mon smartphone est HS, des bruits finissent par me tirer de ma découverte. Des bruits de pas. Au loin, à l’autre bout. Une autre lumière qui vacille. Une torche ? Mon cœur commence à s’emballer. J’admets flipper un peu. « Y’a… y’a quelqu’un ? » lancé-je en pointant mon briquet dans cette direction.
love.disaster